Dans cet article sont reproduits des documents traitant des incendies et des moyens de lutte contre le feu de 1798 à 1870, pendant la période suédoise donc. On y parle de la vie sur notre île à cette époque, et nous rencontrons quelques habitants de la ville, mais aussi de la campagne.
Le 5 juillet 1798, Louis VIDELOUP, natif de la paroisse de Notre-Dame de la ville du Havre de Grâce, déclare chez le notaire de Gustavia « que dans l’incendie qui a eu lieu la nuit dernière, sa maison et toutes les dépendances ont été brûlées, qu’il s’est occupé avant que le feu eut gagné sa maison, de sauver tout ce qu’il avait de plus précieux, mais qu’il n’a pas eu le temps de sauver ce qui était dans son galetas, que dans cet endroit, il y avait une petite malle qui contenait ses papiers concernant son commerce de France, un coffre de mer que lui avait laissé Monsieur HAMEL du Havre, sans être fermé et contenant son octain et quelques hardes de mer, une malle que Jean B. ROUSSEAU, homme de couleur, lui avait laissé lors de son départ pour la Guadeloupe, que quelques jours avant l’incendie, il avait acheté trente pièces de toile de Zélande chez Oström Procter &Co pour le compte du citoyen François VASSELIN négociant au Port de la Liberté ».
On n’en sait pas beaucoup plus, mais c’est la plus ancienne mention d’un incendie à Gustavia que j’ai pu trouver. Il apparaît qu’on lui a volé des marchandises pendant l’incendie, mais aucune indication quant à l’état de la maison ni concernant l’endroit exact où elle se trouvait. Je n’ai pas d’autre information concernant Mr VIDELOUP.
L’incendie dont on a parlé au-dessus est mentionné une deuxième fois dans les actes notariés. Le 6 avril 1799, James CHARLOTTE rédige son testament, et il indique qu’une de ses maisons et possessions ont été brûlées par l’incendie du 4 juillet 1798.
James CHARLOTTE est un commerçant de Gustavia, natif de Nevis. En 1788, il a épousé Francine BERIPO dite fanny avec qui il a eu sept enfants. À la suite d’un procès retentissant dans lequel Francine BERIPO est accusée d’actes de torture terribles sur leur jeune esclave Suzana, encore presque une enfant, le couple divorce en 1806.
Le 11 mars 1807, TERRASSE « Père », écrit au Gouverneur et au tribunal que lors du dernier incendie qui a touché les magasins de la société Elber & Kraft, sans donner de date, sa maison a été détruite volontairement. En effet, pour éviter la propagation du feu à d’autres bâtiments, on a en partie détruit sa maison, mitoyenne de l’incendie. Il demande qu’on nomme des experts pour pouvoir calculer une indemnité.
Engle Jeems WOOD, Jacob BECKMAN, tous les deux charpentiers à Gustavia, John MARTINS de CLARENCIEUX, et Éphraïm BASDEN, marchands, écrivent que la maison est détruite et qu’aucune des pièces de sa structure ne peut être récupérée. Ils indiquent un montant de 1200 dollars pour reconstruire le bâtiment.
TERRASSE « père » est un commerçant influent. Il s’appelle Claude François TERRASSE de FONTENELLE, et il est né à Triel sur Seine dans les Yvelines en 1749. Il est marié avec une Thérèse LAVINAY et semble s’installer sur notre île vers 1792. Ils ont au moins quatre enfants nés à Gustavia, d’où descendance de nos jours par la Guadeloupe.
Dans le seul cas d’incendie signalé à la campagne que j’ai pu trouver, on trouve le courrier de Magdelaine GRÉAUX veuve Pierre QUESTEL. Pierre QUESTEL dit « manchot » avait été marié une première fois avec Reine BERNIER en 1762, sans avoir d’enfant (elle était déjà âgée), puis une deuxième fois avec Elisabeth LÉDÉE en 1775, ils avaient eu quatre enfants. En 1790, il a épousé Magdelaine GRÉAUX, et ils ont eu cinq enfants. Le couple habitait sur les hauteurs entre Salines et Saint-Jean, et Pierre QUESTEL est décédé vers 1807.
Magdelaine écrit donc au Gouverneur et aux membres du tribunal disant « que dans la nuit du 22 au 23 septembre 1809, étant, la suppliante, depuis quelques heures dans le sommeil, ainsi que ses enfants et domestiques, elle avait été réveillée entre onze heure et minuit par les flammes qui consumaient sa maison et par lesquelles elle aurait été surprise avec sa famille, sans le recours de la providence. Que l’ordre, et la disposition de sa maison et le côté par lequel le feu a pris, ne lui laisse aucun doute qu’il ait été mis par une main ennemie. Qu’elle soupçonne véhémentement son beau-fils, le sieur Jean QUESTEL d’avoir été l’auteur de cet incendie, qu’elle fonde ces soupçons sur la haine implacable que cet homme lui aurait toujours montrée, sur les mauvais traitements qu’elle en aurait éprouvé en différents temps, sur la menace plusieurs fois réitérée qu’il lui a faite de la brûler dans sa case (ce sont ses propres termes), et sur le caractère atroce qui lui ait connu.
Elle espère, la suppliante, que par le cours ordinaire de la justice, et par vos lumières, vous acquerrez des preuves moins équivoques d’un fait dont elle est intimement convaincue, et que ce crime étant de nature à menacer la prospérité et la sûreté publique, et son impunité un dangereux exemple, vous ne négligerez aucune information pour en avoir la conviction ».
Je n’ai pas d’autre détail sur cette affaire, ni sur les dégâts faits à la maison, mais on voit que la vie n’était pas qu’un long fleuve tranquille dans le Saint-Barth d’autrefois. Pierre QUESTEL « Manchot » a une nombreuse descendance de nos jours, aussi bien au vent que sous le vent.
Le 3 août 1812, les représentants de la ville adressent une pétition au Gouverneur et aux membres de la Cour Royale. Joseph AZEVEDO, Thomas BASDEN, Mathew WINFIELD et Alexander HANCOCK écrivent que malgré les nombreuses ordonnances promulguées, il reste encore des maisons qui ne sont pas équipées de cuisine en bonne et due forme. De petites maisons et des abris sont construits sans cuisine, avec un feu entouré par des pierres, en infraction avec les règlements. Cela représente un réel danger pour la communauté. La veille, le toit de la maison d’un des signataires de la pétition, Mathew WINFIELD, a été enflammé par des braises amenées par le vent du nord qui soufflait fort ce jour-là.
Les pétitionnaires demandent que quelque chose soit fait pour supprimer ces feux dangereux. Ils insistent également pour qu’un équipement de lutte contre les incendies soit acheté, et qu’une inspection soit mise en place pour vérifier les extincteurs.
José AZVEDO est né au Portugal et vit à Gustavia depuis avant 1799, Mathew WINFIELD est natif de Saba, Thomas BASDEN est un marchand originaire des Bermudes.
Le 20 mai 1814, le Gouverneur et la Cour reçoivent un courrier de Samuel Augustus MATHEWS, « charpentier et ajusteur, bourgeois et résident en cette île ». Il est né à Saint-Kitts vers 1755, il est le père de Samuel Augustus MATHEWS mais aussi d’Anne Eliza – épouse CHOISY.
Samuel Augustus, donc, écrit qu’il a entendu dire que le gouvernement vient de commander cinq pompes à feu pour la ville de Gustavia. Il se sait très qualifié par son expérience : lorsqu’il habitait à Saint-Kitts, on lui avait donné la charge de l’entretien de ces pompes. D’autre part, après l’incendie de 1792 à Saint-Eustache, les autorités avaient fait appel à lui pour remettre en état les deux pompes qui étaient restées à l’abandon pendant douze ans. En trois semaines de travail, il les avait remises en route et elles pouvaient envoyer de l’eau plus haut que les plus hautes maisons. Il ajoute que c’est son habitude de vérifier les pompes tous les quinze jours, et que le fait qu’il habite la maison adjacente à l’entrepôt de ces pompes en fait le meilleur candidat pour prendre le poste de responsable des pompes. Il sera satisfait de n’importe quel salaire.
Le 25 août 1815 est promulguée l’ordonnance pour l’utilisation des pompes incendie à Gustavia. Il est d’emblée précisé que la pompe numéro 1 est composée de « blancs », et la deuxième d’ »hommes de couleur libres ». Le transport des seaux d’eau, de la mer, des puits ou des citernes, est effectué par les esclaves des habitants de Gustavia.
Les compagnies doivent tenir un exercice le premier dimanche tous les trois mois. Les absents devront payer une amende, si c’est un officier, huit dollars, si c’est un simple pompier, deux dollars. Cet argent sera reversé à la caisse des pauvres.

Sur la 2ème page, on trouve la liste des membres des deux compagnies, avec, en tant que directeur de la première, John PORTELLY, natif de l’île de Malte, et de la deuxième, Anthony MARCIAL natif de l’île de Madère.

Samuel Augustus MATHEWS a obtenu la position de responsable des pompes, et, le 26 octobre 1815, il envoie un rapport aux autorités. Il dit qu’il a eu la charge des cinq pompes depuis début août. Il indique qu’il s’est occupé de vérifier les pompes tous les matins. La pompe numéro 1 était défectueuse dès son arrivée, il l’a entièrement démontée, trouvé le boulon fautif, tout remonté, et la pompe est maintenant en parfait état. Il demande qu’on enlève les lanternes superflues fixées sur les pompes et qui pourraient gêner les manœuvres des servants. Il en profite pour demander qu’on lui attribue un salaire car il n’en reçoit toujours pas.
Le 8 décembre 1815, le Sergent de police produit son rapport à la Cour suite à l’exercice des compagnies de pompiers du 3 décembre.
Selon son rapport, les personnes suivantes ne se sont pas présentées à la compagnie de la pompe numéro 1 : John Williamson COX, Jacques ANDRÉ, (Samuel ?) BUZETT et William Henry MORETON, James WOODS, Joseph LEFFORT, Benjamin FLEURY, John MARTIN, Charles Henry CHADWICK, Samuel SIMMONS, William OYEN.
A la compagnie de pompiers numéro 2, il dénonce l’absence de plusieurs de ses membres lors du même exercice : James CHADWICK (absent de l’île), Philippe BIGARD, Benjamin BERRY, Benjamin GIROUX (blessé).
Charles KERBY demande qu’on inflige l’amende prévue par l’article #9 de l’ordonnance du 25 août 1815 pour punir les absents des deux compagnies de pompiers.

Le 19 juin 1816, John PORTELLY écrit « Observations que je crois être de mon devoir de soumettre sous les yeux de l’honorable Cour de cette île, si son Excellence, Monsieur le Gouverneur, Messieurs le Juge et les membres de ladite Cour daignent me le permettre, concernant la compagnie des pompiers blancs de Gustavia ». On le voit donc ici, il y a bien un service de lutte contre les incendies à Gustavia, dès avant 1816, et, comme pour la milice, il apparaît qu’on ne mélange pas les pompiers : les blancs d’un côté, les noirs de l’autre.
John PORTELLY commence en disant que « la compagnie de la pompe à feu numéro 1 est très affaiblie par la mort de quelques uns, l’absence d’autres, et l’infirmité et occupation indispensable de plusieurs autres ».
Il écrit « il est nécessaire de nommer deux personnes de la compagnie afin de commander les autres la veille du jour de l’exercice, vu que les avis par placards ne conviennent pas car certains ne savent pas lire ». Il indique qu’à l’approche du prochain exercice, il a engagé Mr BURGES et Mr WOODS « comme étant les plus propices à ce devoir. Le premier, après beaucoup d’hésitations a fini par commander à un petit nombre, le dernier s’y est absolument refusé ».
PORTELLY continue en demandant le remplacement de John Williamson COX, un capitaine de navire et armateur né au New-Hampshire et naturalisé depuis 1814. En effet, celui-ci s’est retiré de la compagnie et il ne semble plus y avoir d’officier pour l’assister dans le commandement de la compagnie.
Cet officier doit aussi faire l’appel lors des exercices et préparer les rapports.
Il a aussi rédigé « une liste d’un petit nombre d’habitants que je crois convenables à placer dans la compagnie parce qu’ils sont forts et robustes », la plupart ayant déjà participé à deux exercices.
Il termine en disant que l’eau de mer qu’on utilise endommage énormément les pompes, leurs vis étant déjà bien rouillées, et que, puisqu’il y a deux réservoirs en bon état, il serait prudent de s’en servir pour les exercices « afin de conserver ces deux objets si essentiels à la ville ». Il y a aussi, dit-il, dans le magasin de pompes, « une autre petite pompe avec toute sa garniture, et qu’avec peu de peine on pourrait la mettre en état de servir en cas d’accident ».
Les deux listes jointes à son courrier :
La première, « Liste des personnes attachées à la compagnie des pompiers numéro 1 qui sont mortes, absentes ou qui assistent rarement à l’exercice ».

Le document est très abimé et je n’en déchiffre que quelques-uns.
Morts : Alexander HANCOCK ;
Absents depuis longtemps : Jacques ANDRÉ, Daniel ATTWELL ;
Retirés de la compagnie : John Williamson COX, … ;
Infirmes : Michel BARROS, Cadet FORTIN, Samuel SIMMONS ;
Parce qu’ils sont bouchers : Joseph CHAUSSE et Thomas AYE ;
Qui n’assistent pas aux exercices : Abraham HADDOCKS, Charles CHADWICK.
La deuxième, « Liste des personnes que l’honorable Cour pourra juger à propos d’ajouter au rôle de la compagnie » :
George PITERS, Francisco ROBERTO, Frederick LUSHER, Pierre Thomas ISNARDON, Michel GAVARON, Dominique DOUDÉ, Christian, Théodore STIVENS, Charles GOOLSBERY, George TAYLOR, Cadet HETHERS, John LORDICK, Jacob WRIGHT, John BULL, Louis MORRIS, Antoine VIALIS, Dominique WELSH, Juaquin FERERA, Antonio JOSEPH, Pierre MOULIN, Antoine STOPANI, Nicolas BRUIOLE, Antoine SAPIA.
PORTELLY a également joint la liste de l’équipement de lutte contre les incendies qui se trouvait dans un dépôt de Thomas et Éphraïm BASDEN et qui vient d’être déménagé vers un petit abri à côté de l’église. Cette très courte liste est quant à elle datée du 27 février 1808. On y trouve, en tout et pour tout : une pompe à examiner, des tuyaux en cuir à huiler, des seaux en cuir, deux réservoirs, six lanternes, six échelles, deux crochets de feu, vingt-trois haches, quatre meules, onze scies, six houes, deux crochets en fer.

John PORTELLY, la cheville ouvrière derrière la construction de l’église catholique à Gustavia, est encore une fois au travail pour le bien de la communauté. Il semble sur tous les fronts, investi, infatigable, toujours à réfléchir, à prendre les devants, à convaincre les autres pour faire évoluer les choses.
Les moyens de lutte contre les incendies semblent tout de même bien dérisoires à Gustavia à cette époque.
Le 27 août 1842, Samuel Augustus MATHEWS (le fils) en tant que Vice-Fiscal, écrit dans un rapport que la veille, le 26 vers trois heures moins le quart du matin, en famille et avec des amis, sortant de chez Louis Charles LAMBERT chez qui ils avaient trouvé refuge contre le mauvais temps, ils se sont rendus compte qu’un incendie s’était déclaré chez Sophie DEGOUT. L’alarme a été donnée aussitôt, mais malgré les efforts de tous, cette maison et celle du voisin, RIDDERHYERTA ont entièrement brûlé car il n’y avait aucune pompe présente sur place, aucun outil, que des seaux d’eau.
Il apparaît que les occupants de la première maison, Thomas HUGHES, son père John BUCKINGHAM et Louise RICHARDSON, s’étaient réfugiés chez RIDDERHYERTA la veille au soir à cause du mauvais temps. Qu’ils avaient laissé chez eux la vieille Roziette, un peu dérangée. Elle se serait endormie et laissé prendre le feu.
Il semble que la seule préoccupation du procureur dans cette affaire soit de punir les responsables de l’incendie qui sont convoqués pour s’expliquer devant le tribunal. Il n’y a pas un mot, pas un commentaire, concernant l’absence des pompiers.
Le 16 septembre 1847, les conseillers de la ville de Gustavia adressent une demande au Gouverneur. Ils répondent à la demande faite deux jours plus tôt par HAASUM de proposer une réorganisation de la garde des pompiers de nuit.
Ils indiquent que jusqu’à présent, il y avait deux compagnies de pompiers. Ils demandent qu’on les fusionne, veulent réduire le nombre de gardes demandés par nuit à quatre, et qu’on puisse payer quelqu’un pour les remplacer. Que deux gardes soient choisis chaque nuit parmi ceux qui sont connus pour envoyer quelqu’un à leur place, et qu’on envoie des soldats de la batterie Gustav 3 en patrouille afin qu’ils reçoivent les 20 cents habituels par nuit. Que les deux autres se présentent au poste de garde à huit heures du soir, et qu’ils continuent leur garde jusqu’à cinq heures le lendemain avec des patrouilles dans la ville, en alternance avec les deux soldats.
Les conseillers de la ville pensent que c’est le moyen le meilleur.
Que l’ordonnance concernant les gardes contre le feu du 6 août 1824 reste applicable dans la mesure où c’est possible, surtout l’article 4.
Ils demandent que le Gouverneur les autorise à visiter les maisons de la ville afin de vérifier les cuisines et les installations avec du feu, les seaux, etc. car il n’y en a pas eu depuis longtemps.
Le 18 octobre 1847, le Gouverneur répond aux Conseillers et leur donne l’autorisation d’organiser l’inspection des maisons dès que possible et qu’un rapport soit ensuite rendu.
Il ajoute qu’en vertu de l’article 12 de l’ordonnance du 6 août 1824, les inspections de sécurité doivent se faire tous les six mois, qu’en conséquence il ne sera plus besoin de demander l’autorisation au gouvernement. Il pense qu’il est mieux cependant de décider d’une date fixe, et les inspections auront dorénavant lieu tous les 13 mai et les 13 novembre chaque année.

Évidemment, lorsque l’on parle d’incendie à Gustavia, on pense tout de suite au grand incendie, celui du 2 mars 1852. Cet incendie mériterait à lui tout seul de nombreuses pages.
Notons ici quelques faits.
Le 8 mars, Samuel Augustus MATHEWS demande à faire comparaître Charles LAKE, Guille ANSELIN et William BEAL. Ils étaient de garde cette nuit-là, et pourtant semble être arrivés en retard sur place.
Le 12 mars, les représentants de la ville estiment que 120 bâtiments ont été détruits par le feu, soit une valeur totale de 68 943,37 dollars.
C’est « Jessy » qui avait l’habitude de cuire sur un réchaud dans son magasin, alors que c’est formellement interdit, qui semble être la responsable de cet incendie. De nombreux témoins l’ont vu y frire du poisson et des oignons qu’elle vendait.
La maison située sur le lot 303 appartenait à Mr RIDDERHYERTA (elle devait se trouver sur le petit terrain qui sert de parking à droite de la maison où habite le docteur WEIL, juste avant la petite venelle qui joint la rue Jeanne d’Arc et la rue Schoelcher). Le feu touche l’habitation de RIDDERHYERTA qui se trouve au-dessus de la boutique, puis la maison à gauche (celle de Mr BONHOMME) semble être celle à laquelle le feu se communique ensuite. Joseph GRÉAUX, canotier, et dont la descendance habite toujours à Gustavia, intervient pour éteindre le feu sur le toit de la maison de RIDDERHYERTA en montant sur l’échelle. Avec d’autres, ils aident aussi à sauver ce qui peut l’être dans la maison. Il y a, entre autres, Thomas CARTER d’Anguilla, Jane DUZANT, Eleanor FRAZIER, Hagar ARRINDEL, Mary DANIEL.
Le lendemain de l’incendie, Samuel Augustus MATHEWS, dans un rapport à la Cour, écrit que « la terrible calamité qui s’est produite le matin du 2 mars et qui a détruit presque un tiers des maisons, laissant des centaines de sans-abris … j’ai des raisons de croire que cela a été causé par la négligence de la femme Justina DERRICK qui faisait du feu dans son magasin ».
Justina DERRICK est âgée de vingt-cinq ans et native d’Anguilla. Elle sera condamnée à vingt-huit jours de prison, au pain sec et à l’eau.
Le 4 mars, dans une dispute avec son épouse, James DUNCAN met le feu à une de ses chemises dans un étroit passage entre la cuisine et une barricade en bois, alertant tous ses voisins. La population toujours sous le choc du terrible incendie, il est convoqué au tribunal.
Le 16 juillet 1853, Ann Eliza MORRIS est accusée d’avoir, par négligence et inattention, failli déclencher un incendie, son lit et ses draps ayant pris feu dans sa maison.
Le 9 août 1856, Mary BERNIER est accusé d’être à l’origine d’un incendie à la Pointe. Elle cuisinait dans une vieille maison de Mr Lauren DEGOUT sans se soucier des règlements. Même le toit a brûlé, mais l’intervention de nombreuses personnes a permis d’éviter que le feu ne touche les maisons voisines.
Le 14 novembre 1861, le Vice-Fiscal demande que William HORTON, David PERCIVAL et Julien VINCENT soient convoqués devant la Cour. Ils ont désobéi aux ordres du Capitaine de la compagnie des pompiers, Richard Burton DINZEY. William HORTON a, qui plus est, mal parlé au Capitaine.
Le 19 novembre 1861, le Vice-Fiscal fait citer Charles BELLEBRANCHE, le tambour, et Émile FALSON, qui se sont battus au retour de l’exercice de la compagnie. Il demande que FALSON paye une amende pour coups et blessures.
La dernière occurrence que je trouve concerne un incendie le 12 mai 1870. Le Gouverneur est très satisfait de la réaction de la population et le fait savoir par une proclamation :
« Habitants de Gustavia,
Un incendie fut hier sur le point d’avoir lieu avec toutes ses conséquences funestes,
Par la miséricorde du Seigneur, la ville a été sauvée d’un tel malheur, grâce à vos efforts énergiques.
Quoique déplorable soit la cause, cependant il a été bien satisfaisant à observer l’empressement, la bonne volonté, et le bon ordre que vous, habitants de Gustavia de toutes conditions, sexes et âges, avez témoigné dans vos travaux pour mettre fin aux flammes.
La gratitude de la communauté vous est due,
En qualité de son portevoix, je vous offre par ces présentes les remerciements pour avoir éloigné de nous ce danger ».
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As a descendent of John Portelly’s adopted daughter, Angelina Uddenberg, I was impressed by John’s apparently constant efforts at improving the condition of the island’s residents. I
t’s profoundly ironic that althopugh his business in latter years depended on trade in machine parts, metal hardware and acessories for the maintenance of the island’s marina, including hoses and pump parts; his own properties were in the end consumed in the fire. I have in the Portelly / Uddenberg history included an anecdote about ‘Jessy’ who started the fire. Have you been able to acertain whether she ever was kept on bread and water or jailed? I have it in family stories that she fled island in the confusion of the pre-dawn the following day on a pirogue to Anguilla, never returning to the island.
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Je ne tarirai jamais assez d’éloges quant à la qualité des articles et du fond documentaire.
Celui-ci en est encore un exemple !
Jérôme, qu’elle serait l’histoire de Saint Bart sans vous ?
Que de découvertes et d’anecdotes 👏
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