Un petit mot …

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Rappels historiques

L’histoire de la colonisation de la Caraïbe est violente, et, tout au long de son histoire, notre petite île n’y échappera pas.

Après leur arrivée sur l’île de Saint-Christophe, les flibustiers français et anglais doivent se battre contre les Espagnols qui, bien que ne s’étant pas à proprement parler installés sur les îles des Petites Antilles, veulent défendre l’accès à leurs colonies des Grandes Antilles et du continent, et protéger la route du retour vers l’Espagne pour leurs navires chargés de richesses.

Les flibustiers, devenus colons, Français et Anglais s’allient aussi pour éliminer les autochtones Caraïbes et garder pour eux-seuls l’île de Saint-Christophe qu’ils se sont partagée, avant de finalement se battre entre eux.

L’intercalage, du nord au sud du bassin caribéen d’îles appartenant aux Anglais, aux Français ou aux Hollandais ne va pas arranger les affaires. Chaque nation veut une part plus grosse, et toujours, celle du voisin est bien tentante, et, jusqu’à la fin des guerres napoléoniennes, les combats opposants ces nations semblent sans fin dans la région.

Les quelques habitants arrivés sur notre île à partir de 1659 vont étrenner le bal de ces guerres incessantes.

La deuxième guerre anglo-néerlandaise de 1665 à 1667 doit impacter la vie de ces premiers habitants, rompant les lignes de communication et d’approvisionnement avec Saint-Christophe et la Martinique. Les Français sont alliés des Provinces Unies, et les marines des uns conquièrent puis reperdent les îles des autres. Les conditions de vie déjà difficiles sur une île comme la nôtre doivent l’être encore plus. Les Français reprennent la moitié anglaise de Saint-Christophe, mais sont obligés de la rendre à la fin de la guerre. Il n’y pas de détails disponibles sur les populations pour cette période, et il faut attendre 1671 pour avoir un premier état des lieux, avec le plus ancien dénombrement existant pour Saint-Barthélemy. On y trouve un total de 336 habitants dont 85 maîtres de cases et 47 femmes mariées, 96 enfants, 15 artisans blancs, 44 serviteurs et servantes blancs et un total de 46 esclaves.

Les petites îles comme Saint-Barthélemy et Saint-Martin, sont occupées par une agriculture plutôt vivrière et l’élevage, dont ils exportent les surplus vers Saint-Christophe, mais ils pratiquent aussi déjà la contrebande. C’est dans ces îles que se font les échanges commerciaux interdits par les gouvernements européens qui veulent garder l’exclusivité avec leurs colonies.

En 1681 on trouve le premier recensement nominatif de notre île. Celui-ci indique le nom des habitants, s’ils sont mariés et s’ils ont des enfants. Ce document est la pierre angulaire de l’histoire généalogique de Saint-Barthélemy et nous nous y réfèrerons donc souvent, ainsi qu’à celui rédigé pour Saint-Martin en 1682.

De nombreux noms indiqués dans ces deux documents vont disparaitre rapidement, d’autres vont perdurer quelques temps et même, pour certains, s’insérer dans les arbres des familles de notre île avec :

Pour Saint-Barthélemy, Briard ou Bréard, Copieux, Fauretel, Heude, Hode, Legrand, Mutrel, Predeau, Tardieu et Vittet, d’autres encore qu’on retrouve de nos jours, Aubin, Bernier, Bray (je pense que c’est Brin), et Gréaux.

Pour Saint-Martin nous retrouverons Aubin, Briard ou Bréard, De Laroche, Heno ou Esnaud, Gourdain, Heude, Houet, Jacques, Laborde, Lanoé, Legrand, Morfy (Murphy) , Pimont, Soulevant (Sullivan), Taureau.

En 1688 commence en Europe la Guerre de Neuf ans, un conflit qui déborde bientôt aux Antilles, opposant les Français aux Anglais alliés des Hollandais. Saint-Barthélemy et Saint-Martin vont souffrir énormément lors de ce conflit, et, comme nous le verrons plus tard, les populations en seront déracinées à maintes reprise. Les dénombrements de notre île indiquent alors :

Pour 1687, 90 hommes, 88 garçons, 61 femmes et 115 filles,

Pour 1688, 57 hommes, 117 garçons, 60 femmes et 108 filles,

Pour 1689, 75 hommes portant armes et 12 hommes invalides (nous sommes en guerre et on ne comptabilise que l’état des combattants).

En juillet 1689, les Français reprennent Saint-Christophe, puis les Anglais l’occupent à nouveau en entier en juin de 1690, jusqu’en 1697.

Vers 1690 (nous reparlerons de ce dénombrement), 4 hommes armés et 98 non armés,

C’est vers cette époque qu’arrivent les familles Lédée, Laplace et Questel à Saint-Barthélemy, et Devezien, Mahieu et Mathieu pour Saint-Martin.

On peut considérer que l’essentiel de ces habitants ont transité par l’île de Saint-Christophe avant d’arriver dans les îles du Nord.

Le conflit précédent est à peine terminé en 1697, que l’Europe est à nouveau ébranlée par la Guerre de Succession d’Espagne qui va durer jusqu’au traité d’Utrecht en 1713. La France perd à nouveau Saint-Christophe en juillet 1702.

Il n’y a pas de dénombrement pour les deux îles du Nord en 1699,

En 1700, il n’y a plus que 17 hommes armés et 14 garçons armés, 13 femmes, 15 filles à marier et 26 enfants et 5 esclaves. On mesure l’impact de ce conflit qui vide l’île de ses habitants. Il n’y a plus aucun recensement avant 1730

.

Saint-Christophe est officiellement anglaise à partir de 1713, éloignant de fait les îles du Nord du reste des colonies françaises un peu plus.

C’est en 1724 que commencent les registres paroissiaux pour Saint-Barthélemy, s’il y en a eu avant, ils semblent ne pas avoir survécu.

C’est vers cette époque que les patronymes Berry, Borniche, Brémont, Cartier, Chaumont, Magras, Mayer, Berry, Serge, font leur apparition, pour certains, très brièvement.

En 1730 l’île est habitée par 47 hommes et garçons armés, 25 femmes mariées, 7 veuves, 16 filles à marier et 91 enfants, 6 hommes invalides et 129 esclaves.

En 1731, 53 hommes armés, 18 garçons à marier, 5 infirmes, 30 femmes mariées, 14 filles à marier, 83 enfants et 138 esclaves.

En 1732, 33 hommes, 31 femmes, 7 veuves, 85 garçons, 55 filles et 154 esclaves,

Sur ces derniers dénombrements, le nombre d’habitants est en net retrait, mais le nombre d’esclaves est à présent très important.

La période est sans doute plus calme jusqu’en 1740 lorsque commence la guerre de Succession d’Autriche qui va durer huit ans, suivie en 1756, par la guerre de Sept Ans. C’est pourtant dans cette époque troublée qu’arrive Pierre Danet.

Les populations sont à nouveau les grandes perdantes durant ces conflits qui les obligent, encore une fois, pour un grand nombre, à s’exiler vers d’autres îles. Il n’y a d’ailleurs plus de recensement jusqu’en 1765.

C’est vers 1764 qu’une partie des exilés est de retour sur notre île, et qu’apparaissent alors à Saint-Barthélemy, Leblanc, Giraud, Olive, Dilly, Duzant et Vantre. Jusqu’en 1785, le nombre d’habitants restera très faible.

1785 est une année charnière dans l’histoire de notre île, puisque c’est à ce moment-là que la Suède en prend le gouvernement.

Lorsque les Suédois s’installent sur notre île, c’est dans le quartier appelé alors « Le Carénage ». Ils vont profiter de l’affaiblissement commercial de Saint-Eustache suite à l’attaque de l’amiral Anglais Rodney en 1781 et attirer de riches commerçants qui viennent installer ici leurs maisons de commerce. La promulgation du Port Franc, ainsi que la prise de Saint-Eustache par les Français en 1795, faciliteront cette installation, et, « Le Carénage » devenu Gustavia, se transformer en un vaste entrepôt. On importe d’Europe, d’Amérique ou des autres îles, puis on exporte en retour vers ces mêmes lieux.

Le premier dénombrement suédois au début de 1785 indique 749 habitants dont 73 hommes mariés, 89 jeunes hommes, 92 filles à marier, 132 enfants, 10 personnes de couleur libres et 281 esclaves. Le recensement de décembre 1785 indique quant à lui un total de 950 habitants dont 408 esclaves.

Le commerce va profiter des conséquences des guerres napoléoniennes, puis du conflit entre Américains et Anglais à partir 1812, et des guerres d’indépendance hispano-américaines. Le nombre d’habitants augmentera et culminera jusqu’à 5763 habitants en 1815 avant de commencer à chuter en même temps que l’activité commerciale.

A partir de 1785 et tout au long de la période suédoise, de nouveaux noms apparaissent, comme Passerat, Tesserot, Dalché, Drouillard, Querrard, Déravin, Turbé, Blanchard, Garrin, Chapelain, Sibilly, Meissonnier, Moron, Tackline, Vianis, Gumbs, Rosey, Cagan, mais aussi beaucoup d’autres, originaires de Saba, Saint-Martin, Guadeloupe et d’ailleurs.

Nous étudions ces populations,