La torture de Benjamin JOHNSON

Gustavia, 1817

La vie est alors violente sur notre île. Que ce soit à la campagne ou en ville, riche, pauvre, noir ou blanc, chacun doit faire face à la violence au quotidien. Il semble qu’il n’y ait pas un seul jour sans bagarre dans les rues ou sur les chemins, incidents de torture, vols, viols, violences domestiques, meurtres, alcool, le panel est complet.

Bien sûr, la violence existe dans toute société, mais encore plus dans une société basée sur la violence de l’esclavage, et les Noirs, libres ou non, doivent vivre avec elle, plus durement et plus surement que les autres.

Le 6 janvier 1818, le sergent de police, Kirby, adresse un rapport aux membres du tribunal.

« Attendu que le nègre libre Benjamin JOHNSON a été trouvé par les domestiques de M. J. MARCIAL près des limites de son domaine et a été porté à la maison de M. MARCIAL vers 4 heures du matin le 20 décembre dernier, et, s’y trouvant, M. MARCIAL l’a accusé d’avoir volé et tué une dinde leur appartenant.

Après l’avoir tenu quelque temps attaché à un arbre, il lui perça les oreilles avec une aiguille, puis lui enfila un fil auquel il accrocha la tête et le cou du dindon, lui remplit son bonnet de plumes, et, dans cet état, le renvoya traverser la ville vers 10 heures du matin et là, provoqua un grand tumulte dans la ville.

Je prie donc très humblement que M. J. MARCIAL soit appelé devant vous, Honorable Tribunal, et puni selon la loi ».

Malheureusement, je n’ai pas le jugement de cette terrible affaire, et il est difficile de faire des suppositions tant celles-ci nous semblent pour le moins choquantes en 2022. Les esclaves et les hommes libres, noirs ou de couleur, ont droit à la justice du roi de Suède, mais c’est rarement à leur avantage lorsqu’il s’agit de problèmes avec les blancs. Probablement Joseph MARCIAL a dû payer une amende, et très probablement, Benjamin JOHNSON a été accusé de vol qualifié.

Joseph MARCIAL est alors un marchand influent, et il semble croire fermement qu’il a le droit de se faire justice lui-même et de torturer un autre être humain, surtout un noir, libre ou non.

Joseph MARCIAL est né à Calheta sur l’île de Madère vers 1779. Il est venu à Saint-Barth avec son frère Paulo Valentin Antonio « Anthony » MARCIAL probablement vers 1805. Ce sont de riches marchands et marins. Joseph épouse une Jane Elizabeth SIMMONS de Statia, et ils ont deux enfants dont

    Ann Elizabeth MARCIAL née en 1806. Elle épousera un Matthew Beverley O’NEIL à Gustavia en 1828. Ils auront au moins deux enfants

Joseph et Anthony MARCIAL sont propriétaires des lots 318 et 476 à l’ouest de Gustavia. Le lot 318 est où se trouve maintenant le restaurant Kinugawa, et le lot 476, où est en train d’être construit le nouveau marché aux poissons, juste de l’autre côté de la rue.

Benjamin JOHNSON Je n’ai pas beaucoup d’informations sur lui. Il a un enfant, Susanna, avec une Margaret HODGE et ils semblent tous les deux être originaires d’Anguilla car c’est là que l’enfant nait vers 1816 ou 1817.

Susanna JOHNSON, aussi parfois appelée RICHARDSON, épousera John Henry COCK en 1844 et ils auront 4 enfants. Il n’y a pas de descendance connue de ce couple (M. COCK se remariera à la mort de Susanna en 1853 et aura d’autres enfants avec une descendance de nos jours).



Catégories :BENJAMIN JOHNSON, COCK, esclavage, HODGE, MARCIAL, SLAVERY, SLAVES, SWEDISH EPOQUE, SWEDISH PERIOD, Uncategorized

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