Le navire d’Arkhangelsk

Le 22 mars 1815, devant Olof Enk BERGINS, procureur de Saint-Barthélemy, John Peter WIKSELL, Commandant et Pilote du port de Gustavia fait la déclaration suivante :

                « Le 1er aout 1813, vers onze heures du matin, la batterie du Fort Gustave III signala l’arrivée au vent d’un navire à gréement carré qui se trouvait à portée des canons de la batterie du Fort Carl.

Moi, John Peter WIKSELL, en tant que Commandant et Pilote du port, me mis en route immédiatement avec le bateau de pilotage battant le pavillon du roi, et, dépassant la pointe du port, j’ai vu un voilier à voiles carrées sous pavillon Russe approchant ce port, situé à cet instant à une distance d’environ un mile Anglais ou d’un coup de mousquet de la côte, et environ un mile et demi du Port de Gustavia. Puis, tout d’un coup apparu un corsaire Anglais, le « Matchless », une goélette à hunier, Capitaine Robert WILSON, qui tournait autour de l’île depuis quelque temps. Il tira plusieurs coups sur le navire Russe, et l’obligea à se rendre.  Le navire fut aussitôt capturé par le corsaire qui envoya des hommes à son bord, puis emmené au large.

Le déposant appris plus tard que le navire russe fut conduit à Antigua, et même, que le navire s’appelait le « Frederick » et qu’il était du port d’Arkhangelsk en Russie et sous le commandement d’un John Frederick Simon MEYER. Le déclarant ajoute que le corsaire battait pavillon Anglais et qu’il apprit plus tard qu’il appartenait à des personnes vivant à Antigua ».

A la demande d’Alexander HENDERSON, marchand des États-Unis, John Peter WIKSELL avait déjà fait une déclaration similaire le 27 novembre 1813 devant le procureur de l’époque, P. ALLONGREN.

On peut se demander ce qu’un navire, arrivant du port d’Arkhangelsk situé dans le nord Russe, au bord de la Mer Blanche, pouvait bien faire sous nos latitudes.

On peut aussi s’interroger sur le manque de réactivité de la batterie du Fort Carl, qui, d’après le témoignage du Commandant du port, tenait les deux navires sous ses canons. Le corsaire Anglais ne semble pas en avoir eu peur en tous cas, enlevant sa proie à l’entrée du port en faisant usage de ses canons !

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les abords de notre port n’étaient vraiment pas sûrs à cette époque.

John Peter WIKSELL est né en Suède en 1777. Il a deux enfants avec la mulâtresse libre Rose GIROUX (née à Gustavia vers 1792, fille de Louis GIROUX originaire du Prêcheur en Martinique, et de Félicité, ancienne esclave née en Afrique). Il a ensuite neuf autres enfants avec Ann Ingrid RYDSTRÖM, née à Gustavia, fille de Peter RYDSTRÖM, pilote et douanier, natif de Suède, et de Mary Laetitia FLOWGER, native de Saint-Kitts.

John Peter WIKSELL décède à Gustavia le 15 novembre 1827, mais il n’a pas de descendance sur notre île.



Catégories :CORSAIRES, GIROUX, RYDERSTROM, SWEDISH EPOQUE, SWEDISH PERIOD, WIKSELL

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