Avant d’en finir définitivement avec l’esclavage le 9 octobre 1847, un comité ad hoc a dû évaluer et estimer tous les esclaves dès 1846. Les propriétaires sont alors indemnisés par un fond special dont l’argent arrive ici au compte goutte, d’un compte à Londres abondé par la Suède.
Les esclaves participent à leur rachat en payant eux-mêmes ce qu’ils peuvent sur les économies qu’ils ont put mettre de côté … !
Le 20 juin 1846, le Comité d’émancipation graduelle et d’évaluation des esclaves traite le dossier « Dominique GRÉAUX », né à Saint-Barthelemy et appartenant à Joseph GRÉAUX d’après les titres présentés. Il s’est présenté au dit comité le 15 du même mois pour être évalué, avec le consentement de son propriétaire, et a été estimé valoir les soixante-quatre dollars demandés par son propriétaire pour sa liberté, étant capable de contribuer lui-même la somme de trente-deux dollars. Etant en bonne santé, capable de travailler et une bonne personne, nous recommandons et conseillons que la différence de trente-deux dollars soit payée par le fond d’émancipation pour sa liberté.
Dominique est le fils de Jacques GRÉAUX et de son esclave Elisabeth CHARLES (voir les articles précédents Lizette de Guinée, la grand-mère Africaine (suite d’Elizabeth la petite esclave) et Elisabeth, la petite esclave). Il est donc le frère de Jacques dit GRÉAUX ( Sur les traces de Jean Jacques dit GRÉAUX ). Joseph GRÉAUX « L’ami », son propriétaire, est donc aussi son oncle. Dans le tableau des évaluations, il porte le numéro 33.
Le même jour, le Comité d’émancipation graduelle et d’évaluation des esclaves boucle le dossier « Jeanne Rose GRÉAUX », née à Saint-Barthelemy, âgée de vingt-deux ans et appartenant à Pierre GRÉAUX « Désir » d’après les titres présentés. A la demande du propriétaire et de l’esclave, elle a été évaluée le 15 de ce mois à la somme de cent-trente dollars Espagnols, avec quoi le propriétaire s’est déclaré satisfait, elle même pouvant contribuer douze dollars Espagnols. Etant en bonne santé et capable de travailler, nous recommandons et conseillons que la différence de cent-dix-huit dollars Espagnols soit payée par le fond d’émancipation pour sa liberté.
Jeanne Rose porte le numéro 34 dans la liste des esclaves du comité.
On les retrouve, avec de nombreux autres esclaves, dans un autre document dans lequel ils sont indiqués comme étant mari et femme.
Ayant payé les sommes demandées, ils sont considérés libres le 22 juin 1846.
Dominique et Jeanne Rose ne sont en fait pas mariés à ce momment là, ils se marient le 13 novembre 1848 à Gustavia.

Jeanne Rose n’est pas née GRÉAUX, mais LÉDÉE, ou plutôt, « dite LÉDÉE ». Elle est née à l’Anse des Flamands, fille de défunt Nicole « LÉDÉE » et de défunte Félicité « GRÉAUX ». Je ne sais pas de qui ses parents étaient esclaves.
Dominique et Jeanne Rose continueront à être cultivateurs à Flamands, et auront au moins trois enfants.
Anne Rose, en juin 1849

Elisabeth, en novembre 1853

Marie Eudoxie, en mai 1857

Je n’ai pas de descendance pour leurs enfants, en tous cas, pas sur notre île, mais le prochain article parlera d’un frère de Jeanne Rose dont la descendance est nombreuse aujourd’hui.
Pour plus d’informations sur le Comité d’émancipation graduelle et d’évaluation des esclaves, je vous conseille d’aller visiter l’excellent site de Richard LÉDÉE http://www.memoirestbarth.com/st-barts/abolition-esclavage/comite-emancipation-evaluation-esclaves
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