VINCENT ou Toussaint VINCENT, né à Saint-Vincent, âgé de soixante-quinze ans et propriété de Marie Sauveur DUZANT épouse Jean Baptiste DÉRAVIN, est évalué le 16 juin 1846 à quarante dollars espagnols (la propriétaire en demandait soixante). Tout le monde est d’accord pour quarante dollars, et VINCENT contribue de quatre dollars. « Bien qu’âgé, il est en bonne santé, industrieux et de bonne humeur, de plus, la propriétaire garantit que Vincent ne sera pas une charge pour la communauté « .
Vincent est libre le 23 juin lorsque tout a été payé.
Le 14 mars de la même année, Vincent, indiqué comme cultivateur appartenant à Jean Baptiste DÉRAVIN et né à Saint-Vincent a épousé Jeanne dite QUESTEL, cultivatrice à la Grande Saline. On en déduit que Jeanne est libre déjà. Ils sont dispensés des deuxièmes et troisièmes bans pour cause de grave maladie de Jeanne et c’est chez eux qu’à lieu le mariage.

Par cet acte sont légitimés leurs enfants Julien, Felicité, Angelique et Euphrosine, également, Vincent adopte comme siens deux fils de Jeanne, Augustin et François.

Il est très difficile d’estimer l’année de naissance de VINCENT. En effet, pour le recensement de 1838 on le dit âgé de soixante-dix-huit ans, en 1846, pour son émancipation, on le dit âgé de soixante-quinze ans, donc né vers 1771. En 1856, à son décès, on le dit âgé de cent-deux ans, donc né vers 1754.
On trouve Vincent dans la succession ouverte après le décès de Jean Baptiste René DUZANT en 1822. Jean Baptiste est le premier époux de Marie Sauveur DUZANT (ils sont aussi cousins). Dans ce document, il est dit que Vincent fait partie des esclaves apportés au momment du mariage en 1818 à Marigot, île de Saint-Martin. Sur ce document, Vincent est âgé d’environ 59 ans et il est dit « créole de la Guadeloupe ». On peut donc penser que Vincent était esclave des parents de Jean Baptiste René DUZANT, à savoir, Jean Baptiste DUZANT et Marie Marthe LÉDÉE. Selon ce document, Vincent serait né vers 1763.

J’ai retrouvé les dossier d’émancipation de deux de leurs enfants.
Celui de Julien dit Agnus, âgé de vingt-quatre ans, esclave de Jean LAPLACE père qui en voulait deux-cents dollars. Le comité l’évalue le 18 juin pour cent-soixante dollars, dont dix payés par Julien. Il est libre le 25 juin 1846.
Et celui de Sophie, âgée de trente et un an, née à Saint-Barthelemy, avec ses deux enfants, Thérèse, neuf ans, et Ursule, sept ans, esclaves de Jeanne MARTIN, évalués deux-cent-ving dollars (la propriétaire en réclamait deux-cent-soxante) le 16 juin 1846. Sophie contribue avec douze dollars, et ils sont libres le 23 juin.
Toussaint VINCENT et Jeanne ou Geneviève dite QUESTEL ont une nombreuse descendance de nos jours sur notre île et ailleurs.
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