Alexandrine est la fille illégitime de Jean François, et sa mère est une demoiselle Marie JOSEPH, une femme de couleur (car Alexandrine est dite métive).
On le sait car c’est indiqué sur son mariage avec Edmond ou Edouard GIRAUD le 18 septembre 1856 à Lorient.

Nous avions parlé d’elle dans la petite étude sur la famille DÉRAVIN (FAMILLE DÉRAVIN ) lors de la succession de Jean François DÉRAVIN en 1828.
En effets, dans son testament, Jean François a prévu que » l’affranchissement des deux esclaves dénommées aux articles 4 & 5 sera obtenu au nom des héritiers, et que le paiement s’en fera sur la masse de la communauté, mais qu’Alexandrine, l’ainée des dites deux esclaves travaillera et acquittera en faveur des héritiers le coût de son affranchissement ; et que l’autre des dites deux esclaves restera aux soins de Madame DÉRAVIN (Suzanne) qui se charge et promet de l’élever et l’entretenir en bonne mère de famille, sans aucune repétition de part ni d’autre entre les héritiers ».
Donc, vers fin Avril 1828, Alexandrine se trouve obliger de travailler pour les enfants de son père, jusqu’à ce qu’elle puisse payer le coût de son affranchissement.
Le grand jour arrive enfin, neuf ans plus tard tout de même !
« les représentants de feu Mr Jean François DÉRAVIN, vivant, habitant les hauteurs qui divisent les quartiers de Saint-Jean, Grande Saline et Lorient de cette île Saint-Barthelemy
Désirant accomplir les voeux qu’il a manifesté de donner la liberté à sa servante nommée Alexandrine, métive créole de cette dîte île et âgée d’environ vingt-et-un ans, justifiant de la propriété de la dîte servante par le certificat ci-annéxé du commissaire aux dénombrement en cette île, ont l’honneur de vous donner la présente pétition pour qu’il vous soit agréable, Messieurs, de lui faire octroyer votre lettre d’affranchissement pour que la dîte servante puisse à l’avenir, jouir des droits et privilèges attachés au sort des libres et affranchis des colonies
Ce considéré, les suppliants seront reconnaissants,
Saint-Barthelemy, le 20 février 1837
François DÉRAVIN, Sainte-Catherine DÉRAVIN, Jean Baptiste DÉRAVIN«


On peut noter l’omission totale du fait qu’elle est aussi la fille de Jean François DÉRAVIN, même si ses demi-frères, bien qu’indiquant l’existence d’un « justificatif de propriété » ne parlent pas d’elle comme une esclave, mais comme une servante …
Alexandrine aura de nombreux enfants et une descendance encore aujourd’hui.
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Registres de manumission de cette précision sont des rares ressources pour des historiens de la famille. Merci!
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