NB : Dans ce qui suit, j’ai écrit BERNIER alors que le texte écrit BERNIÉ
Saint-Barthélemy, 5 décembre 1814,
« Nous habitants de cette île Saint-Barthélemy, soussignés, certifions, attestons et déclarons à tous qu’il appartiendra, que le Sieur Alexis BERNIER également habitant de cette île, décédé il y a environ trois ans, étant âgé de quatre-vingts ans, était blanc, et qu’il n’y a jamais eu le moindre doute ni le plus léger soupçon sur sa qualité, non plus que sur celle de ses deux épouses dont la première était une demoiselle Marguerite CASSARD native de la Guadeloupe, sortant de famille blanche et bien connue, et la seconde de ces dites deux épouses, une demoiselle Marie Françoise AUBIN, native de cette île Saint-Barthélemy, aujourd’hui sa veuve, sortant aussi d’une famille qui n’a jamais eu le moindre reproche sur sa qualité.
Que sur le premier mariage sont issus cinq enfants nommés comme suit :
- Marie Magdeleine BERNIER actuellement veuve de Clément AUBIN,
- Henriette Flore BERNIER, mariée au sieur Pierre BENOÎT, européen français, tous deux décédés,
- Marie Charlotte BERNIER mariée à un sieur GASCHET, aussi européen français demeurant à la Guadeloupe et dont elle est aujourd’hui veuve,
- Nicolas BERNIER, décédé garçon,
- Marc Alexis BERNIER, vivant demeurant en cette île Saint-Barthélemy, et marié à une demoiselle Suzanne GRÉAUX de famille respectable de cette dite île.
Que du mariage de demoiselle Henriette Flore BERNIER, la deuxième des enfants susnommés, mariée au sieur BENOÎT, sont issus deux enfants nés en la ville de Gustavia de cette île Saint-Barthélemy, dont le premier dénommé Jean Marie BENOÎT, qui a été tenu sur les fonds baptismaux par le sieur Jean Marie LANOIX habitant de cette île, et la seconde, qui se nomme Marie Louise BENOÎT, a été tenue sur le fond par le sieur François PIZANY, négociant … (partie abimée) …
Que du second mariage du dit sieur Alexis BERNIER avec dame Marie Françoise AUBIN reste un enfant qui se nomme Jean François BERNIER marié à demoiselle Elisabeth QUESTEL, famille blanche également de cette île hors de tous reproches,
En fois de quoi nous avons signé ces présentes que nous avons remises et octroyées au sieur Jean Marie LANOIX sur son requis, pour servir autant que de besoin, à qui il appartiendra ».
Je ne connais pas le contexte de la rédaction de ce document. Il est clairement établis à la demande de Mr Jean Marie LANOIX, mais je ne comprends pas pourquoi. Ce monsieur LANOIX est né à Lyon en 1744, et son épouse, Marie Louise « LABALBAIN ??? » qui semble vivre en France. Jean Marie LANOIX décède à Gustavia le 22 février 1824. Je n’ai rien d’autre sur lui et je ne vois pas de lien généalogique avec Alexis BERNIER et sa famille.

Le document prouve « à qui il appartiendra » que les descendants d’Alexis BERNIER sont blancs, mais ce qui nous intéresse ici, c’est bien la partie généalogique qu’il contient.
L’Alexis BERNIER « fils » dont il est question ici, est le fils d’Alexis BERNIER et de Marie Magdelaine LAPLACE. Ce couple qui se marie le 12 mai 1727 à Saint-Barthélemy, aura sept enfants dont seulement deux atteindront l’âge du mariage : Alexis BERNIER, donc, et Elisabeth Reine BERNIER qu’on a vu dans l’article Marie GROSSIN, une femme colon française aux Amériques et qui épouse Pierre Julien COUSIN en 1773.
Alexis BERNIER « fils » donc, est né le 20 juillet 1727 à Saint-Barthélemy où il est baptisé le 21 avril 1729.
Il épouse Marie Marguerite Nicole CASSARD le 30 aout 1751 à Basse-Terre en Guadeloupe. Elle est la fille d’un Pierre CASSARD natif de Quilly en Loire Atlantique et d’une Jeanne LAMY. Le couple va y vivre quelque temps, car y naissent leurs premiers enfants : Anne Marguerite en 1752, Marie Magdelaine en 1754 et Alexis Jean en 1756. Ces trois premiers enfants n’ont pas atteint l’âge adulte.

On retrouve notre couple à Saint-Barthélemy (sur les hauteurs de Gustavia près du phare « le long du grand chemin qui descend du fort ») le 26 novembre 1768 avec la naissance de Marie Charlotte qui est née en 1764. Le baptême n’indique pas le lieu de naissance mais on peut penser que c’est à Saint-Barthélemy. Le parrain est Louis DILLY et la marraine, Marie Charlotte BOURGELAS, épouse de François Laurent ISNARD, commandant de l’île à cette époque. Les parrains et marraines habitent tous Le Carénage, c’est à dire l’endroit qui deviendra Gustavia. Marie Charlotte épousera Jean GACHET, de La Tremblade, en Charente-Maritime, le 13 octobre 1799 à Basse-Terre.
Henriette Flore nait vers 1766 à Saint-Barthélemy. Elle épouse Pierre BENOÎT le 17 juin 1786. Il est natif de la paroisse Saint-Ferréol de Marseille, et il est Capitaine de navires. Ils auront deux enfants : Jean Marie pour lequel je n’ai rien du tout, et Marie Louise dite Rosalie, née vers 1785, qui épousera André LAPLACE né à l’Anse Gascon en 1796 (et oui, à l’époque il y avait des LAPLACE dans les quartiers de sous le vent !), le 18 avril 1825 (je ne suis pas complètement sur de bien lire la date). Ils ont une nombreuse descendance aujourd’hui, dont la famille GUMBS de Colombier.
Marc Alexis nait vers 1768, à Saint-Barthélemy. Il épouse civilement Suzanne Louise GRÉAUX, veuve André LAPLACE ( qui est le grand-père de celui qui épousera Marie Louise dite Rosalie BENOÎT). Marc Alexis et Suzanne Louise auront deux enfants, mais une descendance seulement par l’intermédiaire de leur fils Benoit. On peut noter que c’est ce Benoit BERNIER qui est à l’origine des BERNIER du Corossol (et ensuite de ceux d’autres quartiers de sous le vent ). La « séparation » entre les deux branches est donc très ancienne puisque il faut remonter aux origines (à supposer que les premiers BERNIER connus soient issus du même père – si Alexis BERNIER « père » est le frère des autres BERNIER de son époque (ceux nés en gros entre 1690 et 1710).
Marguerite CASSARE, la première épouse d’Alexis BERNIER « fils » décède avant 1776, car celui-ci épouse Marie Françoise AUBIN en secondes noces cette année là. N’ayant ni le mariage, ni aucune autre information, je ne connais pas sa filiation. Alexis et Marie Françoise auront deux enfants, comme indiqué plus haut. Jean François né en 1777 qui épouse civilement Elisabeth QUESTEL le 4 septembre 1800 à Gustavia. Ils ont deux enfants vers 1810, Alexis et Pierre (qui épouse Marie Anne QUESTEL en 1829 mais pour lesquels je ne trouve pas de descendance pour l’instant).
Le bien étrange document de 1814, qui clame haut et fort qu’Alexis BERNIER « fils » et ses descendants sont blancs, nous permet de confirmer sa descendance qui perdure aujourd’hui encore.

Catégories :AUBIN, BENOIT, BERNIER, CASSARD, COUSIN, GUMBS, Uncategorized
Voilà une trouvaille très intéressante. Merci de la partager. On se demande s’il n’a pas fallu faire établir la qualité de « blanc » pour faire valoir un droit à quelque chose.
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