On ne connait pas grand chose de Jean Joseph SIBILLY, mais si sa descendance aujourd’hui reste nombreuse, le patronyme a pourtant presque disparu de Saint-Barthélemy, et ce sont les migrations qui ont permis à son patronyme de survivre sur l’ile de Saint-Thomas en particulier.
Jean Joseph SIBILLY ne s’est pas marié, nous n’avons donc aucune information sur ses parents, et sa filiation est presque impossible à tracer (Il y cependant peut-être des indices, nous le verrons plus tard). Il semble qu’il soit arrivé sur notre ile vers fin 1803, début 1804, et Jean Joseph SIBILLY est instituteur comme en attestent les annonces ci-dessous publiées dans le Report of Saint-Bartholomew, journal de l’époque Suédoise :


Dans l’annonce ci-dessus datée du 21 février 1806 et parue dans le journal du 15 mars, il se dit « Professeur Français qui a été jusqu’à ce jour, Maître d’Ecole à la ville de Gustavia, et qui depuis plus de deux années, a eu l’honneur de servir le public avec beaucoup de satisfaction, s’est décidé à fixer son domicile au presbytère de Lorient. Le Sieur SIBILLY, avertit le public, que ses classes seront ouvertes à Lorient le 24 du courant, et comme son nouveau local offre beaucoup de commodités et que sa demeure sera très avantageuse pour la santé de ses élèves, il pourra recevoir de nouveaux pensionnaires, mais, pour le bien du public, il prévient aussi qu’il n’admettra à ses leçons générales que 20 écoliers au plus, dans ce nombre seront compris les pensionnaires et demi-pensionnaires. Voulant en cela faire un sacrifice de ses intérêts pour l’avancement de ses disciples.
Le Prix de la pension est de 8 moëdes pour 3 mois, le maitre fournit à tous les besoins journaliers, excepté les livres. D’ailleurs, il a chez lui un prospectus général relatif à son établissement, et il promet qu’il s’y conformera et en donnera lecture à tous ceux qui voudront bien l’honorer de leurs confiances.
Monsieur FAHLBERG, médecin de sa majesté le Roi de Suède, qui aime tant à se rendre utile pour le bien public, aura la bonté de donner des renseignements à ceux que les affaires empêcheront de venir me parler à L’orient ».

Le 16 octobre, parait dans le même journal, une autre annonce « Le Public est averti que le Sieur SIBILLY ainé, ancien Maitre d’Ecole à Saint-Barthélemy, continue d’instruire à la ville de Gustavia. Ceux qui voudront l’honorer de leur confiance, soit pour leurs enfants ou pour des leçons particulières sur ses divers cours, n’auront qu’à s’adresser au dit professeur, depuis 8 heures du matin, jusqu’aux 6 heures du soir, il est toujours chez lui . Sa maison est celle de Mr PIZANY, près la demeure de Mr BERTIN père à Gustavia, le 30 septembre 1806».
Vous aurez sans doute remarqué que les annonces ne mentionnent pas de Jean Joseph SIBILLY, mais « SIBILLY » ou, « SIBILLY Ainé » ou encore « C.SIBILLY Ainé ».
Pourtant, d’après sa demande de naturalisation adressée au Gouverneur de Saint-Barthélemy le 24 décembre 1821, il semble bien qu’il s’agit d’une seule et même personne :
« Jean Joseph SIBILLY ainé, demeurant en cette ville de Gustavia, expose très humblement, Messieurs : que depuis plusieurs années, ayant établi sa résidence en cette ile, et l’état qu’il professe l’obligeant à se lier plus particulièrement avec les chefs de familles qui l’honorent de leur confiance, il désirerait être admis au rang honorable de Citoyen Suédois ; vous priant de lui faire délivrer les documents à ce nécessaires, vous observant néanmoins que ses moyens ne lui permettent pas de payer pour être dans la première classe des bourgeois, il ne prendra que les papiers de la petite bourgeoisie, ce considéré, Messieurs, l’exposant ne cessera de faire des vœux pour votre prospérité et la conservation de vos augustes personnes ».


La demande est acceptée et il signe la déclaration d’allégeance le 29 décembre 1821 devenant ainsi citoyen Suédois.

Vous remarquerez que les documents sont bien au nom de Jean Joseph SIBILLY et que la signature ne mentionne que « SIBILLY ainé ». Pourquoi signe-t-il ainsi ? Peut-être cherche-t-il à se vieillir et inspirer plus de confiance ?
Comme nous l’avons vu plus haut, Jean Joseph ne se marie pas, mais il a un enfant naturel avec une Aglaé JOHNSON sur laquelle je n’ai aucune information. Ils ont ensemble un fils unique qui nait vers 1830.
Jean Joseph SIBILLY décède à Gustavia le 05 mai 1840, et c’est enregistré le 6. Il est dit natif de Marseille et mort de fièvres, âgé de 60 ans.

L’inventaire de la succession est dressé le 20 juillet de la même année. Il est dit natif de France et ancien maître d’école. Il ne semble pas posséder grand-chose en dehors de vieilles choses (a small mahogany desk old and broken, a lot of old woods, a small frying pan, an old broken quadrant, an old trunk and old charts, an old box, a French and Swedish dictionary, 2 French and Spanish dictionaries).
Revenons à Guillaume son fils.
A son mariage avec Anne Eulalie MORRIS en 1858, il est appelé Guillaume Guitton SIBILLY et il reconnait plusieurs enfants : Anne Marie âgée de 8 ans, Jean Joseph, 6 ans et Victorine, 3 ans et Louis, 2 ans. Il adopte aussi la fille d’Eulalie, Joséphine, âgée d’environ 11 ans. Le couple aura d’autres enfants : Frédéric Guillaume en 1858, Marie Agathe vers 1862, Pierre Thomas vers 1867 et Pascal Théodoric, fils posthume qui nait environ un mois après le décès de son père.
Selon les actes, les prénoms de Guillaume Guitton varient beaucoup, on le trouve sous Jean Joseph, Guillaume Joseph, Joseph, Joseph Guillaume.
Guillaume et Anne Eulalie habitent une maison qui leur appartient sur le lot 560 qui, lui, appartient au Roi.
Nous avons fait le tour de ce que l’on peut trouver pour l’instant sur Jean Joseph SIBILLY.
Comme indiqué plus haut, il est très difficile de préciser l’origine de Jean Joseph. En effet, nul part nous n’avons d’information concernant sa paroisse de naissance (s’il est bien né à Marseille), ni non plus les noms et prénoms de ses parents. Pourtant, un élément m’a donné un peu d’espoir : c’est le deuxième prénom de son fils Guillaume : « Guitton » et que l’on ne trouve mentionné qu’au mariage de celui-ci.
Je me suis demandé si cela ne pouvait pas être un nom de famille utilisé en deuxième prénom.
Sur Geneanet, pour Marseille et la période courant entre 1740 et 1790, on obtient 756 résultats pour GUITTON.
En cherchant un couple SIBILLY + GUITTON, on trouve un Jean Louis Urbain SIBILLY, Capitaine de vaisseaux qui épouse une Marie Anne Louise GUITTON le 11 janvier 1776 dans la paroisse La Major. Jean Louis Urbain décède en Afrique en 1787. Ces dates nous placent dans le cadre des années pendant lesquelles Jean Joseph est né (vers 1780).
J’ai lu tous les actes entre 1776 et 1787 pour cette paroisse, et j’ai trouvé deux fils, mais pas de Jean Joseph. Comme il y avait aussi une fille, Françoise Pauline, née vers 1786, à trouver, j’en déduis que la famille a dû changer de paroisse après 1782 (date de naissance de Pierre Jean Louis) … mais franchement, chercher un acte de baptême dans toutes les paroisses de Marseille sur une période de cinq ou six ans … c’est un travail colossal !
Il y a aussi un deuxième élément troublant, c’est la ressemblance entre la signature de Jean Louis Urbain SIBILLY et celle de Jean Joseph (La doubles barre avec les points dedans). Je ne sais pas l’expliquer, mais je pense que c’est un indice à prendre en compte.


Finalement, Monsieur Vincent RENARD m’envoie l’information, l’acte est à chercher dans la paroisse Saint-Laurent à Marseille. Jean Joseph y est né le 18 mars 1778 et baptisé le lendemain … avec les parents que j’avais imaginés être les siens, Jean Louis Urbain SIBILLY et Marianne Louise GUITTON.
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Bonjour
Jean Joseph est né le 18/3/1778 Paroisse Saint-Laurent à Marseille. Il y a 4 autres frères et soeurs dans cette paroisse: le 27/12/1779, le 18/8/1783, le 14/7/1785 et le 17/9/1786. Il manque le registre de 1782.
Cordialement
Vincent
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MERCI BEAUCOUP ! Une jolie trouvaille ! Je n’étais pas si loin de la vérité. Je peux vous demander comment vous avez trouvé cet acte ? Merci encore !
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Sur la fiche de son père sur cet arbre https://gw.geneanet.org/psibiery?lang=fr&pz=laurence&nz=sibiery&p=jean+louis+urbain&n=sibilly il y avait plusieurs mariages dans cette paroisse, ses parents et deux de ses soeurs. C’était donc probablement la paroisse familiale. Je suis donc aller vérifier avec la date de naissance de sa soeur Françoise Pauline, seule descendante connue de ce couple. Ensuite j’ai parcouru en remontant les différents registres. A Marseille, c’est assez rapide car il y a toujours en marge la première lettre du patronyme et, heureusement, assez peu de S.
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Bon en tous cas merci encore pour l’info !
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