John GUYER, citoyen Américain d’Annapolis

Pour obtenir la citoyenneté Américaine, il y a trois possibilités : le droit du sol, la naturalisation et le droit du sang. Dans ce dernier cas, si l’un de vos parents au moins est Américain et que vous naissez là-bas, normalement il n’y a pas de problème.

Si vous naissez à l’étranger, c’est le principe du « Jus Sanguinis » qui s’applique (par le sang). Cela permet à des parents Américains vivant à l’étranger de transférer leur citoyenneté à leurs enfants. Cette transmission n’est pas donnée par la Constitution mais reconnue par les USA depuis 1790. Mais ce statut fait la différence entre enfants de couples mariés ou non, selon qu’un seul des parents est de nationalité Américaine :

Si c’est la mère qui est Américaine, la transmission de sa citoyenneté est quasiment automatique.

Si c’est le père qui est Américain cette transmission n’est pas automatique.

Le droit du sang fonctionne donc en ligne matriarcale avec une asymétrie de traitement en fonction que c’est du père ou de la mère qu’on peut réclamer sa citoyenneté.

Tout au long des 19emes et 20emes siècles, le « Jus Sanguinis » a donné lieu à toutes sortes d’interprétations douteuses et malhonnêtes souvent ouvertement racistes ou à peine cachées.

 

Un jugement rendu par la Cour d’appel du Maryland en 1864 dans le procès « GUYER vs. SMITH » sert toujours de jurisprudence pour décider de cas similaires, c’est la « Guyer’s rule ».  Cette règle a été particulièrement utilisée comme justification pour refuser la citoyenneté Américaine – mais pas seulement – à des enfants de soldats Américains nés à l’étranger de femmes non blanches (Philippines, Samoa par exemple, puis, plus généralement dans toutes les zones du Pacifique et d’ailleurs où l’US Army était stationnée et où les femmes n’étaient pas blanches – par opposition, les GI de retour d’Europe après les deux guerres mondiales n’ont pas eu ce genres de problèmes).

 

Ce jugement de 1864, donc, nous intéresse particulièrement, car il a été rendu contre deux natifs de Saint-Barthélemy, les frères GUYER, James et Benjamin Vancreussen, qui, ainsi, malgré eux, ont laissé leur nom dans l’histoire judiciaire des Etats-Unis.

James et Benjamin GUYER sont les enfants de John GUYER, commerçant résidant à Gustavia pendant la période Suédoise, et citoyen Américain, décédé à Saint-Barthélemy le 13 Mars 1841. Dans un testament, John GUYER leur lègue tous ses biens, y compris au moins un terrain qu’il possède dans le Maryland aux Etats-Unis.

L’affaire avait commencé vers 1856 lorsque les sieurs Georges SMITH et Israël THOMPSON réussissent à faire exproprier les héritier de John GUYER (j’imagine que personne n’était venu depuis la mort du père et que ceux-ci voulaient croire la propriété vacante ou abandonnée.) et obtenir que l’état du Maryland leur revende la propriété de 50 acres du nom de « Yamland » dans le comté d’Allegany. Au Maryland, à cette époque, un étranger peut acheter de la terre, mais pas en hériter. A la mort du propriétaire étranger, s’il n’a pas d’héritiers Américains, sa terre tombe en déshérence, et l’état en devient propriétaire. Il semble d’ailleurs que ces deux personnes ont fait d’autres opérations immobilières du même type.

John GUYER avait, d’après les minutes du procès, acheté cette propriété en 1792 et serait venu s’installer à Saint-Barthélemy 8 ans après. Même si ce procès ne fait référence qu’à cette seule propriété, John GUYER en avait acquis d’autres avant son départ du Maryland.

GUYER testament reference

Quand et comment les héritiers GUYER ont-ils été mis au courant, je ne sais pas. Toujours est-il qu’ils défendent leur cas une première fois, puis, donc, en appel, en 1864. Ils perdent les procès et se trouvent donc ainsi spoliés de cette partie là de l’héritage de leur père.

La question centrale du procès était de savoir si les GUYER étaient Américains ou non.

Ils étaient nés sur l’ile Suédoise de Saint-Barthélemy (et doivent donc allégeance au roi de ce pays), ils ne peuvent donc pas invoquer le droit du sol, et ils n’ont pas été naturalisés.

En fait, ils se réclament Américains en vertu de l’acte fédéral du 14 avril 1802 qui en gros déclare que « les enfants de personnes qui sont ou ont été citoyens des Etats-Unis, doivent, même s’ils sont nés en dehors des frontières de la juridiction Américaine, être considérés comme citoyen des Etats-Unis à la condition que ce droit à la citoyenneté ne provienne pas d’un père n’ayant jamais résidé aux Etats-Unis ».

L’avocat des GUYER appuis son argument sur cette loi, mais peut-être ne l’impose-t-il pas suffisamment, sans doutes pour la simple et bonne raison qu’un témoignage révèle que la mère, Margaret RICHARDSON, est de  « descendance Africaine ».

GUYER fils suedois et metisses

De même, s’il y avait un cas de jurisprudence (Dred Scott v.Standford) qui interdisait à des personnes  de descendance Africaine d’obtenir la nationalité Américaine (aboli plus tard), l’avocat de Thomson et Smith, étrangement, n’appuis pas son argumentaire dessus (même si bien sûr il est mentionné à plusieurs reprises que les GUYER ne sont pas franchement blancs).

Il apparait que le juge a aussi été hésitant sur ce sujet alors qu’il aurait pu finir le procès plus rapidement en utilisant cette jurisprudence qui n’est rejetée qu’en 1868.  En fait, le 1ernovembre 1864, quinze jour avant le jugement, le Maryland adopte une nouvelle constitution qui abolit l’esclavage et déclare que « tous les hommes sont créés libres ». On peut penser que cela a joué un rôle dans l’argumentation du jugement, mais sans preuve.

En fait, au lieu de baser son opinion sur un problème de race, il utilise les lois des relations familiales. Pour simplifier : Dans un couple marié, les enfants héritent du père, sinon, de leur mère seulement. Et c’est comme ça que ces principes régissant les relations familiales du 19esiècle, sont entrés dans une loi fédérale sur la citoyenneté.

L’acte du 14 avril 1802 est déclaré comme ne leur étant pas applicable car les parents n’étaient pas mariés (il n’y a qu’un témoignage pourtant, qui ne fait que dire « au mieux de ce que crois, ils n’étaient pas mariés »).

GUYER Judgement affirmed 1864

Ils ne peuvent pas hériter la citoyenneté de leur père Américain, et donc, ils ne peuvent pas non plus hériter des biens de leur père, donc « Yamland » ne leur appartient pas.

Ainsi le refus d’octroyer la nationalité Américaine aux deux enfants de John GUYER confirme que, puisque dans ces cas de métissages (bien évidement sans mariage des parents), c’est plus souvent le père qui est blanc, les enfants en restant attachés à la condition de la mère, ne peuvent être intégrés pleinement dans la société blanche : si la mère est esclave, ils restent esclaves,  si la mère est noire, ils restent « noirs ». C’est cette opinion qui, en entrant dans la jurisprudence a, comme vu plus haut, permis d’empêcher que, par exemple, des enfants métisses de soldats Américains ne deviennent Américains eux aussi.

Qui sont ces GUYER ? Que connaissons nous de cette famille ?

 

Il y a une tombe dans le cimetière Suédois de Public qui porte le nom de John GUYER, et dont l’épitaphe est ainsi rédigée :

GUYER epitaphe tome Public

Il n’est pas facile d’en savoir beaucoup plus, mais en cherchant un peu (beaucoup), j’ai pu trouver  quelques bribes.

En pleine guerre d’indépendance, l’état du Maryland passe en assemblée générale réunie à Annapolis en 1777, un acte pour recruter le quota de troupes qu’il doit pour l’Armée Continentale. Il est décidé que chaque recrue recevra, en plus de ce que lui doit l’Armée Continentale, une récompense de 40 dollars, une paire de chaussures, une paire de bas/chaussettes, et, à l’expiration de son temps, si tant est qu’il ne deserte pas, un parcelle de 50 acres ». Les officiers, eux, se voient attribuer 4 parcelles de 50 acres chacune. L’assemblée décide que les terres données seront celles situées dans le comté de Washington, à l’ouest de Fort Cumberland. Ces terres se trouvent maintenant dans les comtés d’Allegany et de Garrett.

En 1788, l’assemblée charge le colonel Francis Deakins d’arpenter ces terrains. Avec 10 géomètres, ils implantent 4165 lots de 50 acres chacun. La même année, l’assemblée décrète qu’il y aura 2575 lots distribués aux soldats et officiers. Ces lots sont tous dans le comté de Garrett .

MAP military plots 1874

Tous les soldats ne vont pas vouloir profiter de ces terrains, et vont les vendre. John GUYER, sans doutes pour faire de la spéculation,  en achète plusieurs, dont, au moins les lots suivants : 109, 174, 825*, 876 (le fameux Yamland !), 976*, 1122*, 1135*, 1151 et 1838, soit quand même 450 acres de terres au total (182 hectares environ). On ne connait pas les dates auxquelles il fait ses achats mise à part Yamland donc, qu’il achète en 1792 au simple soldat Thomas ADAMS.

PIX LOT 876 written YAMLAND

Emplacement du lot 876 « Yamland » (au milieu de l’image) – Western Maryland library

YAMLAND lot 876

LOT 1135

Emplacement du lot 1135 – Western Maryland Library

LOT 1122

emplacement du lot 1122 – Western Maryland Library

LOT 976

Emplacement du lot 976 – Western Maryland Library

LOT 825

emplacement du lot 825 – Western Maryland Library

 

En avril 1791 il tient un magasin à Annapolis avec un certain Pinkney, ils vendent entre autre, du Cheshire cheese (fromage Chester) et du Claret wine.

The_Maryland_Gazette_Thu__May_5__1791_

The Maryland Gazette, 05 mai 1791

 

En mars 1797, ils annoncent la fin de leur association et demandent que ceux qui leur doivent de l’argent, les payent, et que ceux à qui ils en doivent, viennent se faire payer.

 

The_Maryland_Gazette_Thu__Apr_6__1797_

The Maryland Gazette, 06 avril 1797

 

Dès 1799, il figure dans la liste des propriétaires de terrain n’ayant pas payé leurs taxes, et ceux au moins jusqu’en 1832.

The_Maryland_Gazette_Thu__Feb_21__1799_

The Maryland Gazette 21 février 1799

Est-ce que c’est pour régulariser ses affaires qu’il visite les USA en 1832 ?  Le document ci-dessous est un manifeste de 1832 du brig de 138 tonneaux « Delaware » parti de Saint-Barth à destination de Philadelphie. On y retrouve John GUYER (âgé de 40 ans, donc supposément né en 1792) et deux enfants mâles de 10 et 9 ans (on ne sait pas qui est James et qui est Benjamin). Les trois GUYER sont, à ce moment là, considérés comme étant Américains.

Il est accessoirement amusant de noter qu’ils voyagent avec Stephen ATWATER, un riche commerçant Américain (une rue de Gustavia porte son nom car il avait légué sa fortune aux pauvres de Gustavia).

GUYER John MANIFEST 03 aout 1832 manifest arrival Philadelphia

 

Un bill of sale daté du 14 mai 1829 signé de John GUYER à Saint-Barthélemy devant Robert Munroe HARRISON, alors Consul des USA à Saint-Barthélemy indique que pour 5 dollars Américains il vend à Lewis NETH, de Annapolis, Etat du Maryland les servants et esclaves qu’il avait acheté d’un James WILLIAMS lui aussi d’Annapolis :

Bill of sale first page photo

retranscription de la vente d’esclave, 1ere page – Maryland State Archives

1 mulatto woman Sall, qui doit servir jusqu’au 1erjanvier 1831,

1 mulatto boy Charles  qui doit servir jusqu’au 1 janvier 1845

1 negro woman, Nancy

1 mulatto boy Henry

1 mulatto girl Mary Elizabeth

1 mulatto boy William eight or nine years old

1 mulatto girl Harriet Ann six years old

1 mulatto girl Fanny five years old

1 mulatto girl Leonora four years old

1 mulatto girl Emily Ardeen two years old

Tout ces enfants sont les enfants de la femme ci-dessus nommée Sall

Ils sont laissés à Lewis NETH, ses executors ou administrators pour toujours…

 

John GUYER appointe Thomas Harris Henry H HARWOOD et Samuel MAYNARD, citoyens de la ville d’Annapolis comme ses représentants pour livrer les dits esclaves et servants à Monsieur Lewis NETH comme il l’aurait fait lui même.

 

Le 27 Juillet 1829, Sam MAYNARD livre les esclaves ci-dessus sauf le mulâtre Charles qui se trouve déjà à Philadelphie.

Le 30 juillet 1829 un juge de l’état du Maryland, Jos MAYO, confirme la livraison.

Le 30 juillet 1829, le réceptionnaire de la “marchandise” déclare devant témoins que, pour diverses bonnes raisons, il confirme qu’il libère de l’esclavage et les rend libres les esclaves suivants qu’il a reçu de John GUYER de Saint-Barthélemy et livrés par Samuel MAYNARD, une femme noire et esclave Nancy, sa fille Sall Ennis, mulâtre avec ses enfants Henry Mary Elisabeth William Harriet Ann Fanny Leonora Emily Andee, respectivement mulâtres et enfant de Sall Ennis. Ils sont déclarés libres de toutes formes de servitude pour toujours.

Est-ce que John GUYER a sciemment vendu ses esclaves pour qu’ils soient libérés par Mr NETH ? Est-ce que la vente n’était qu’un prétexte pour leur donner la liberté ? Difficile de préciser même si on veut y croire.

 

Que pouvons nous dire de plus ?

Il y a un très gros problème de dates dans l’histoire de John GUYER. D’après l’épitaphe de sa tombe et le manifeste ci-dessus, il serait né en 1792, mais il est forcément plus âgé, puisqu’il achète Yamland en 1792, sans compter qu’il fait du commerce à Annapolis depuis au moins 1791. Pourquoi s’est-il rajeuni ainsi (sans doutes, est-il né au moins vers 1770 !). J’ai vainement cherché des informations pour préciser son origine, mais rien pour l’instant…et ce n’est pas faute d’avoir cherché !

Il y a une Marguerite RICHARDSON qui décède à Gustavia le 9 février 1883 à l’âge de 86 ans. Elle est née à Marigot, Saint-Martin de parents résidants à Anguilla (William et Louisa RICHARDSON). Elle serait donc née vers 1797, elle peut donc très bien avoir été la mère des enfants de John GUYER et c’est comme ça que je vois les choses même si rien ne le prouve.

D’après la tradition orale John GUYER était Méthodiste (le temple était à Gustavia en face de la poste actuelle, avant la construction du bâtiment Berry). Les enfants ont donc dû être baptisés dans cette église, malheureusement, les archives méthodistes ont pour l’instant disparu.

Les enfants de John GUYER :

 

1)        Concernant Benjamin Vancreussen GUYER, je n’ai aucune information, il serait né soit en 1822, soit en 1823 (d’après le manifeste ci-dessus). Son deuxième prénom, Vancrossen  est assez original…est-ce à rapprocher de VAUCROSSON nom d’une riche famille de Gustavia du début de l’époque Suédoise ? En tous cas, en 1855, il prend le schooner « Sabine » au départ de Saint-Barth et à destination de New-York, peut-être au moment du procès ?

GUYER Benjamin Vancreussen SBH to NYC 1855

 

2)        Il y a dans les fiches d’état civiles plusieurs enfants dont la mère est une Eve GUYER née vers 1836 et qui a donc toutes les chances d’être également une fille de John GUYER  (même si on ne parle pas d’elle au moment du procès, même si ceci n’est pour l’instant pas prouvable). Elle est colporteuse, et épouse, avant 1872, Abraham WARNER, peintre. Ils ont une ribambelle d’enfants :

 

Laetitia WARNER née vers 1862, a une fille Mélanie Eugénie WARNER née le 13 octobre 1901 à Gustavia de père inconnu.
Gabrielle Elisabeth WARNER née vers 1863 qui épouse William Davis PAYNE (charpentier) avant 1879
            Ils ont 2 enfants
                        Rosetta Maria PAYNE, 3 novembre 1879, Gustavia, qui a une fille
                                                Myra Elisabeth Victorine PAYNE, 12 novembre 1900, Gustavia
                        Robert Davis PAYNE, 23 juin 1882, il meurt en octobre de la même année

 

Delbert Augustus WARNER, 13 avril 1864, Gustavia, cordonnier, il épouse en 1884 une Mariana LEVEROCK (née à Saint-Kitts, sa mère est originaire de Saba). Ils ont plusieurs enfants :
                        Emilie Joséphine, 29 aout 1886, Gustavia
                        Clothilde Victorine, 4 juillet 1888, Gustavia, décède en 1895
                        Ina Gertrude, 19 avril 1892, Gustavia
                        Samuel Alexandre, 22 décembre 1894, Gustavia
                        Clothilde Alexandrine, 29 aout 1899, Gustavia

 

Jean Joseph WARNER, 27 décembre 1865, Gustavia, épouse Joséphine JEFFREY le 7 avril 1890, ils ont deux enfants :
                        Jean, 26 juin 1890, Gustavia
                        Lise Amélie, 21 avril 1892, Gustavia
Henrietta Louisa Josephine WARNER, 21 décembre 1866
Tryphenia Mildred, 31 janvier 1873,

 

Isabelle Augusta, 8 mars 1875, Gustavia, non mariée mais mère de plusieurs enfants :
                        Marguerite Amelia WARNER, 25 mai 1890, Gustavia
                        Joseph Samuel, 28 janvier 1893, Gustavia
                        Charles Oscar, 8 juillet 1897, Gustavia
                        Arnold Leonard, 3 avril 1899, Gustavia
                        Louise Raymonde, 15 avril 1901, Gustavia

 

3) Nous terminons par James GUYER, né vers 1821/1822 ou donc 1822/1823, car c’est pour cette branche là que nous sommes là !

Il épouse, vers 1869 Marie Eglantine FLORANDIN née le 19 février 1846. Ils ont plusieurs enfants :

 

Hélène Stéphanie, 20/12/1871 Gustavia, décédée dans le Kings, NYC, le 08/09/1936

Benjamin James, 1/12/1873, Gustavia, décédé à NYC

Florina Marie Benjamine, 20/2/1869, décédée à Gustavia le 24/6/1962

Elisabeth Marie Marthe, 16/11/1888, Gustavia, décédée à NYC

 

Florina Marie Benjamine dite « Fona » a une fille avec un Monsieur Paul Jean MARIOTTI,

Berthe Marie Angélique GUYER, 1887, Gustavia, elle épouse un Mr Ernest CARTY et vit à NYC elle aussi.

Puis un fils de père inconnu en 1890, Louis Etienne Héribert le 2/9/1890 qui émigre aussi vers NYC.

 

Puis une autre fille avec Monsieur Emile LACHERADE originaire des Deux-Sèvres,

Emilienne Jeanne Alexandrine GUYER qui nait à La Désirade en 1903.

 

En 1932, James Benjamin revient des USA, où il vit depuis 1890, et dont il est devenu citoyen depuis le 22 Mars 1901.

GUYER James Benjamin 1901 petition for naturalization

Il a dû s’enrichir un peu, et décide de construire, mais, ironie de l’histoire, le sort s’acharne. En arrivant à Saint-Barth, James Benjamin est traité comme un étranger et on veut l’expulser ! C’est à la suite d’un procès qu’on confirme qu’il est bien Français « et qu’on ne peut pas perdre sa nationalité Française ». Le jugement est rendu le 22 mars 1933.

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Page 8 du procès de 1933

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Page 11 et dernière du jugement

 

A Gustavia, donc, à l’emplacement d’une vieille case en bois dont il a hérité du côté de sa mère FLORANDIN, il construit une maison en dur que Florina sa sœur va tenir comme hôtel jusqu’en 1951.

C’est le premier hôtel qui a existé à Saint-Barthélemy. Il y avait 3 chambres et Florina servait aussi les repas à ses clients.  C’est dans cet hôtel, par exemple, que Remy de HAENEN est resté la première fois qu’il est venu à Saint-Barth. Des couples locaux y ont même passé leur nuit de noce, c’était « d’un grand chic » !

Maison Miss Florina

L’hôtel de Mme GUYER, maintenant remplacé par le restaurant « L’Isola » (Photo Arlette MAGRAS)

En 1951, Miss Fona chute et se casse le col du fémur. Un client, Mr Elysée MARTINET, présent à ce moment là,  la relève et la porte dans sa chambre. C’est le dernier client de l’hôtel qui ferme alors ses portes.

Après une succession de plusieurs restaurants, le bâtiment a été refait pratiquement à l’identique et est devenu le restaurant Italien « L’ISOLA ».

 

Emilienne Jeanne Alexandrine GUYER épouse Louis Fréderic ROSEY, marin, en 1936, et en 1939 ils donnent naissance à un fils unique, Elie Marie Louis Etienne ROSEY (notre fameux Elie de la Pointe), qui, jusqu’à preuve du contraire, est le dernier descendant à Saint-Barth du Sieur John GUYER d’Annapolis et en tous ca, le seul à nous en avoir apporté le souvenir !

Je tien à remercie Mr Elie ROSEY pour les belles histoires qu’il a bien voulu me raconter et que je peux partager ici,

Madame Arlette MAGRAS pour son aide et les photos,

Madame Kristin COLLINS, professeur de droit à l’université de Boston et grande spécialiste du droit de la citoyenneté aux Etat-Unis.

Miss Jeanne

Emilienne GUYER, dernière porteuse du nom à Saint-Barth, ici dans son hôtel à Gustavia (photo Arlette MAGRAS)

 

ROSEY Elie case

A la fenêtre, Emilienne GUYER, à droite, Mr Elie ROSEY, dernier descendant de John GUYER de Saint-Barth jusqu’à preuve du contraire !



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3 réponses

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