Bernier est un patronyme courant en France et on le trouve aussi beaucoup aussi aux Antilles, ce qui rend le travail difficile pour qui voudrait en trouver la source.
Deveau, dans son paragraphe sur les BERNIER, construit une hypothèse basée sur le postulat selon lequel Jean BERNIER recensé à Marie-Galante en 1665 est l’ancêtre de cette famille sur notre île. Il y croit tellement, qu’il brode un véritable roman pour essayer d’y faire coller les quelques faits qu’il collecte.
On trouve bien un Jean BERNIER, natif de Château Chignon dans l’évêché de Nevers (le mot n’est pas très clair, et Deveau a, semble-t-il, lu évêché de Tours), âgé de trente-deux ans et sans doute marié avec une Louise VADELORGE, native de la Guadeloupe. Une orpheline âgée de douze ans apparait comme vivant avec eux.
Deveau ne semble pas avoir vu ou voulu prendre en compte le recensement de Marie Galante de 1680, sur lequel on trouve bien Louise VADELORGE, ne vivant plus alors avec Jean BERNIER, mais avec un Grégoire HEBERT. L’hypothèse la plus simple, c’est que Jean BERNIER de Château Chinon soit décédé avant 1680 et qu’elle se soit remariée.
Deveau jongle ensuite entre Marie-Galante, Sainte-Croix, Saint-Christophe et Saint-Barthélemy et semble vouloir absolument que le Jean BERNIER de Marie Galante soit le Sieur BERNIER de Sainte-Croix. On vient de le voir, cela n’est pas possible.
Est-ce que nos BERNIER descendent du Sieur BERNIER de Sainte-Croix ? C’est possible, mais indémontrable en l’état, et on ne repère pas d’habitants de cette île ayant fait le voyage vers Saint-Barth ou Saint-Martin.
Puisque nous avons perdu la base de notre édifice, il nous faut chercher ailleurs.
On retrouve bien un Jean BERNIER, tailleur, sur le recensement de Saint-Christophe daté de 1671. Il est tailleur, maitre de case et artisan, et vit avec son épouse Jeanne (pas de patronyme), et une fille. Ce Jean BERNIER doit-être né entre 1640 et 1650. Ne pourrait-il pas être, par exemple, le Jean BERNIER natif de Redon et âgé de dix-sept ans qui s’engage pour Saint-Christophe à La Rochelle le 17 octobre 1662 ? Tout colle admirablement bien, puisqu’il serait né dans la même période et arrivé au bon moment, mais cela n’en fait pas pour autant LE candidat que nous recherchons. Et à vrai dire, sans documents supplémentaires, la tâche semble difficile.
Nous allons passer directement au premier porteur du nom recensé à Saint-Barthélemy en 1681, Pierre BERNIER. Il est marié, mais il n’a pas d’enfants. Le couple ne semble rien posséder non plus. On retrouve Pierre BERNIER sur le recensement de 1690, mais bien évidement, sans aucun détail. Ce Pierre BERNIER pourrait être né dans le courant des années 1660.
C’est « par la bande » que nous pouvons indiquer que ce Pierre BERNIER, et son épouse Jeanne TARDIEU, sont les ancêtres de nos BERNIER de Saint-Barthélemy.
En effet, nous n’avons aucun acte de baptême de leurs enfants supposés car ceux-ci se situent antérieurement au premier registre paroissial de notre île, 1724. Il n’y a d’ailleurs pas non plus d’acte de décès pour Pierre, Jeanne et aucun des enfants ni aucun acte de mariage en dehors de celui, en deuxièmes noces, de Reine BERNIER avec Pierre QUESTEL en 1762 sur lequel elle est bien dite fille de feu Pierre BERNIER et de Jeanne TARDIEU.
Le fait que Reine BERNIER soit la fille de ce couple ne prouve pas que les huit autres BERNIER soient ses frères et sœurs, mais en dehors d’une autre origine disponible, nous pouvons considérer la proximité des périodes et du lieu comme étant suffisantes pour penser qu’ils sont une seule famille. On peut rajouter par exemple, que Marie Magdelaine épouse Nicolas BRIN, alors que Pierre, son frère, épouse Eugenie BRIN, les deux premières porteuses de ce nom connus pour l’instant. On peut aussi garder en mémoire que la sœur de Jeanne, Marie TARDIEU, est également installée sur notre île, épouse de Jean AUBIN, ancêtre de tous les AUBIN de notre île.
Il semblerait que Pierre « l’ancêtre » ait pu avoir au moins une sœur, Magdelaine BERNIER. D’après son décès au Mouillage Saint-Pierre en Martinique, elle serait née vers 1671, ce qui peut coller parfaitement, et elle pourrait même être la fille ainée du Jean BERNIER de Saint-Christophe, peut-être celui arrivé de Redon. Elle épouse un George VILLENEUVE, Commandant de l’île de Saint-Martin, avec qui elle a au moins quatre enfants, dont une Magdelaine qui épousera un Jacques GRÉAUX. Ce couple aura au moins un garçon, François GRÉAUX qui, par deux mariages, en 1760 avec Marie Magdelaine BRIN, puis, en 1794, avec Marie Françoise GRÉAUX, aura 15 enfants d’où descendance sur notre île.
La proximité de cette possible sœur avec Saint-Martin et Saint-Barthélemy, ainsi que le brassage avec les premiers habitants de nos îles, pourraient nous rapprocher d’une origine des BERNIER par Saint-Christophe, mais pour l’instant, difficile d’en dire plus.
Tout cela ne nous explique cependant pas pourquoi Pierre n’apparait qu’en 1681 à Saint-Barthélemy.
Pierre BERNIER et Jeanne TARDIEU auront neuf enfants, dont quatre garçons qui vont ancrer le nom sur notre île,
Charles, qui épouse Renée FAUVREL ou FABUREL vers 1715, ils auront au moins trois filles,
Pierre « fils », qui épousera Eugenie BRIN vers 1711, ils auront quatre enfants
Alexis, qui épousera Marie Magdelaine LAPLACE en 1727 avec sept enfants, dont la descendance est à l’origine de la branche des BERNIER de « sous-le vent »
Jean Baptiste, qui épousera une Marie ROUVERxxx vers 1730 avec deux enfants,
Je remercie particulièrement Dorothée pour son aide et son soutien tout au long du travail sur les BERNIER. Descendante d’une branche de BERNIER de la Guadeloupe, et s’appuyant sur une légende familiale selon laquelle les trois frères BERNIER seraient arrivés aux Antilles en partant de Nantes, elle a remonté son arbre jusqu’ici. D’après ce récit, les trois frères se seraient installés chacun sur une île des Antilles. Bien évidemment, toutes sortes de pistes se présentent alors pour étayer cette belle histoire transmise de générations en générations, mais sans plus de documentation, il faudrait se perdre en conjectures !
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