Aux origines des GRÉAUX aux Antilles

Dans cet article, nous allons faire le point sur les informations disponibles les plus anciennes concernant la famille GRÉAUX et essayer d’éclairer un peu les toutes premières générations dans les îles.

De nouveaux documents ont été mis en ligne et permettent d’avoir une vue plus complète de la famille GRÉAUX avant 1724. On peut noter que Deveau avait eu accès à certains, mais pas tous, et nos conclusions seront donc divergentes.

D’abord, les faits établis par ce que l’on trouve chronologiquement :

1671    Recensement général des habitants de Saint-Christophe

            Jacques GRUAULT avec son épouse, Marguerite BARDIN, sans enfant, au quartier de la Grande Saline, Compagnie de Monsieur de la Guarigue. Le couple ne possède rien, pas d’esclave et pas d’animaux.

            Un peu plus loin dans le document, on indique pour chacun des habitants la concession qu’ils occupent.

            Jacques GRUAULT est dit propriétaire d’une terre de 200 pas de large bordée des deux côtés par la mer, et de 500 pas de haut, bordé d’un côté par les Sieurs JOUAN et de l’autres, par Nicolas BECHET. La parcelle de GREAULT est plantée en vivres. Je ne sais pas si vous avez déjà visité cette partie de l’île de Saint-Christophe, mais elle est particulièrement sèche et aride, on se demande bien ce qu’on pouvait y faire pousser, ou alors, au prix d’un travail acharné.

            Notons tout de suite, que, presque voisins de Jacques GRUAULT, on trouve le couple Pierre BARDIN et Marguerite LEGRAND. Ils ont un garçon et une fille et possèdent une indigoterie. Leurs deux petites parcelles sont plantées en vivres et en indigo.

1681    Dans le dénombrement de l’île de Saint-Christophe,

Dans le quartier de la Basseterre, Compagnie du Sieur de la Guarigue, on trouve un Jacques GRUAULT marié, sans le nom de l’épouse. Le couple a une fille âgée de moins de quatorze ans. On peut noter qu’il n’est pas indiqué qu’il soit créole. On pourrait donc supposer qu’il n’est pas natif de Saint-Christophe.

1681    Sur le Rolle général des habitants de l’île de Saint-Barthélemy,

On trouve un Jacques GREAU marié, père de quatre garçons et d’une fille. Il possède 1 vache et 1 veau. La Compagnie est sous les ordres de Mr de Guerre.

Restent encore deux recensements, ceux que Deveau ne prend pas en compte, considérant qu’ils sont antérieurs à 1660. Comme nous l’avons déjà montré, les deux recensements non datés de Saint-Barthélemy et Saint-Martin ont dû être faits fin 1689 ou début 1690. Lorsqu’on regarde de près le recensement également non daté de Saint-Christophe, on s’aperçoit qu’il ressemble beaucoup à ceux des deux îles du nord. La forme en est identique et la finalité en semble purement militaire : combien d’hommes armés, combien d’hommes non armés. Sans doute sont-ils rédigés à la veille de l’attaque Anglaise de juillet 1690 pour faire le point sur les forces disponibles.

Vers 1690        Rolle général des habitants armés et non armés de l’île de Saint-Christophe

                        On trouve un Jacques GRUAU, non armé qui fait partie de la Compagnie du Sieur de la GUARIGUE. On y trouve aussi un Pierre BARDIN.

                        Dans une autre Compagnie, celle du Sieur ROSSIGNOL, il y a un Jacques GRUAU, armé.

Vers 1690        Rolle général des habitants armés et non armés de l’île de Saint-Barthélemy,

Compagnie du Sieur LEGRAND, on trouve deux Jacques GRUAU et un Jacques GREAU. Ils sont tous non armés.

Ce qui précède représente l’ensemble des seules sources pour essayer de bâtir notre généalogie des GRÉAUX avant le registre paroissial de Saint-Barthélemy à partir de 1724.

Essayons d’en tirer quelques hypothèses :

En 1671 à Saint-Christophe,

Nous trouvons un Jacques GRUAULT marié avec Marguerite BARDIN, sans enfant. Sont-ils un couple de personnes âgées dont les enfants auraient déjà quitté le foyer ? C’est possible, mais le fait qu’on les retrouve avec une fille de moins de 14 ans en 1681, dix ans plus tard donc, semble contredire cette possibilité. Je pense même, étant donné la proximité d’un Pierre BARDIN marié avec deux enfants en 1671, que Marguerite BARDIN est la fille du couple Pierre BARDIN et Marguerite LEGRAND. Elle en serait une fille ainée, mariée à Jacques juste avant le recensement de 1671. On pourrait alors estimer que les deux sont nés vers 1653, leur fille, née entre 1671 et 1681.

En 1681, à Saint-Barthélemy,

On trouve un Jacques GREAU, marié et père de quatre garçons et d’une fille. Ce Jacques GREAU pourrait être né vers 1650, et les enfants, entre 1671 et 1681.

On se trouve confrontés à un problème : deux Jacques GRÉAUX nés, par estimation, vers 1650. Ils ne peuvent pas être frères mais peut-être cousins, ou tout simplement, pas de la même famille. Rappelons-nous que sur le recensement de 1681 de Saint-Christophe, Jacques GRUAULT, contrairement à d’autres habitants, ne porte pas la mention « créole ». Est-ce un oubli ? Est-il natif de France et nouvellement arrivé dans l’île ?

Difficulté supplémentaire, on se retrouve avec trois Jacques GRUAULT / GREAU sur le recensement de Saint-Barthélemy vers 1690, puis deux sur celui de Saint-Christophe à la même époque.

On peut expliquer la présence de deux des trois Jacques GRUAULT / GREAU de 1690 à Saint-Barthélemy comme ceci :

Jacques GREAU né vers 1650, le père de famille du recensement de 1681, âgé d’environ 31 ans,

Jacques GREAU né vers 1674, le fils ainé, un des quatre garçons de 1681, âgé d’environ 17 ans (ses frères seraient trop jeunes pour pouvoir se battre).

Le troisième pourrait être le père du Jacques de 1650, il se serait trouvé sur une autre île au recensement de 1681, ou celui de Saint-Christophe, qui se serait retrouvé aussi à Saint-Barthélemy pour le recensement vers 1690. N’oublions pas qu’en ces temps troublés, les populations sont transférées d’îles en îles pour des occupations ou des replis.

Concernant le recensement de Saint-Christophe vers 1690,

Le deuxième Jacques ne peut pas être un fils du couple GREAU / BARDIN. Sans doute un de ceux de Saint-Barthélemy passé à Saint-Christophe entre les deux recensements.

Pour Deveau, c’est le couple Jacques GRÉAUX et Marguerite BARDIN qui est l’origine des GRÉAUX de notre île. Il place notre Jacques GRÉAUX du recensement de 1681 de Saint-Barthélemy, comme étant son fils. Ceci ne me parait pas possible compte tenu des estimations de naissance.

Nous aurions pu en rester là sans la mise en ligne de nouveaux documents récemment qui vont nous permettre de confirmer une nouvelle théorie.

Dans le registre des mariages de Port Royal de la Martinique pour 1692, que nous avons déjà utilisé dans la mise à jour pour les MAGRAS, et qui rappelons-nous, a été recopié en 1872, on trouve un mariage très intéressant pour nous (d’ailleurs c’est l’acte qui précède celui du mariage de Jean GUERY et de Anne MAGRAS dans le registre)

Dans la marge il est écrit : « Mariage Jacques GONNEAU et Magdelaine LEMASSON »

« Ce vingt-trois avril mille six cent quatre-vingt-douze, j’ai donné la bénédiction nuptiale à Jacques GONNEAU, fils de Jacques GONNEAU et de … LACROIXnatif de St Barthelemy, et a Magdelaine LEMASSON, native de St Barthelemy, fille de Jean LEMASSON et Magdelaine GOULON, ses père et mère, en présence des personnes ci-bas soussignés, SIGUES, SABLON, JACQUES GRÉAUX, de la MARRE, G. DOMINIQUE de VALLONGUES, Cap. »

Ne nous arrêtons pas à la différence entre GONNEAU et GRÉAUX, c’est un problème de transcription, d’ailleurs nous avons bien Jacques GRÉAUX comme signataire de l’acte, et nous connaissons déjà ce couple dans la généalogie de notre île.

Ce mariage nous confirme la théorie évoquée plus haut pour Saint-Barthélemy :

  1. Ce Jacques GRÉAUX qui se marie en 1692 doit-être né vers 1671/1674, à Saint-Barthélemy qui plus est, et on le trouve enfant sur le recensement de notre île en 1681
  2. Son père s’appelle Jacques également, il serait né vers 1650, c’est celui qu’on trouve comme habitant de notre île en 1681,
  3. Et on connait le nom de sa mère, c’est une LACROIX (On trouve justement des LACROIX sur Saint-Martin et Saint-Barthélemy).
  4. Les GRÉAUX de Saint-Barth descendent de ce couple GRÉAUX / LACROIX et non pas du couple GRÉAUX / BARDIN

On doit pouvoir affirmer que Gilles GRÉAUX, né dans les années 1670, est également un fils du couple GREAUX / LACROIX, même si nous n’en avons pas la preuve absolue,

Il se pourrait aussi que Jean François GRÉAUX qui s’installe à Sainte-Lucie soit aussi un des fils du recensement de 1681. D’ailleurs ses enfants épousent des DEVEZIEN et des LÉDÉE, également liés à la généalogie de notre île.

J’ai un doute pour Catherine qui épouse Jean René LEDÉE vers 1716, car elle pourrait tout aussi bien, et mieux même, être la fille de Gilles GRÉAUX et Catherine MAGRAS (une petite fille donc, du Jacques GRÉAUX de 1681).

On peut aussi se rappeler du mariage en 1687 d’une Marguerite MAGRAS avec un François MASSON ou LEMASSON.

Jacques GRÉAUX et Marguerite BARDIN quant à eux, pourraient être les parents d’une autre famille GRÉAUX qu’on retrouve au Carbet en Martinique, avec, entre autres, un Jacques GRÉAUX époux d’une Jeanne MESNAGE ou MENAGER. Ce dernier couple aura un fils Jacques qui épousera au Carbet en 1739 une Jeanne Rose MOLANDRIN. Tous sont des descendants des anciens colons de Saint-Christophe.

 La généalogie de nos GRÉAUX trouvera sa clef, j’en suis convaincu, dans les registres paroissiaux de Saint-Pierre et du Mouillage en Martinique, s’ils existent encore, et si on peut les voir un jour.

Les GRÉAUX de Saint-Barth descendent donc de Jacques GRÉAUX et de la demoiselle LACROIX, par leurs deux fils :

            Jacques GRÉAUX et Marie Magdelaine MASSON. Ils auront 6 enfants, d’où :

            Jacques « fils » GRÉAUX qui épouse Marie Rose PIMONT en 1841, 7 enfants, descendance sur notre île

Pierre GRÉAUX qui épouse une Marie Catherine QUESTEL vers 1728, ils auront 5 enfants mais semblent quitter notre île après 1742.

Gilles GRÉAUX et Catherine MAGRAS. Ils auront 9 enfants dont 6 garçons, d’où :

                        Jacques GRÉAUX qui épouse Elisabeth QUESTEL en 1725, 4 enfants

                        François GRÉAUX qui épouse Marguerite JACQUES en 1731, 8 enfants,

                        Jean Baptiste GRÉAUX qui épouse Marianne JACQUES en 1734, 7 enfants,

                        Gilles GRÉAUX qui épouse Catherine QUESTEL en 1734, 5 enfants, puis Catherine AUBIN en 1753, pas d’enfants

                        Charles GRÉAUX qui épouse Magdelaine JACQUES en 1736 mais semblent quitter notre île,

                        André GRÉAUX qui épouse Marie Magdelaine AUBIN en 1741, 10 enfants

Jacques GRÉAUX et Magdelaine MASSON ont 17 petits-enfants dont 12 sous GRÉAUX

Gilles GRÉAUX et Catherine MAGRAS ont 62 petits-enfants dont 29 sous GRÉAUX



Catégories :Greaux, MAGRAS, MENAGER, MESNAGE, MOLANDRIN, Uncategorized

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :