On ne connait, pour l’instant, toujours, rien de l’origine des BRIN, et malheureusement, je n’ai pas de scoop à vous annoncer !
La première porteuse du nom qui apparaisse dans la généalogie de Saint-Barthélemy est une Elisabeth ou Isabelle BRIN, épouse de (Jean) René LÉDÉE. Le couple est dit « habitants de St-Barthélemy » au baptême de leur fils Jean René le 1er février 1693 au Carbet en Martinique.
Le couple baptise ensuite Charles en 1695 et Marie Elisabeth en 1698 au même endroit.
Ensuite, plus rien jusqu’à ce que débute le registre paroissial de Saint-Barthélemy en 1724. Comme pour les LEDÉE (voir les articles sur cette famille). On peut donc valablement supposer qu’il y a eu un ou des BRIN sur notre ile avant 1693 et non pas seulement vers 1715/1720 comme indiqué jusqu’à maintenant.
Le 13 février 1724, on baptise Marie Magdelaine BRIN, fille légitime de Nicolas BRIN et de Marie BERNIER. C’est la première mention du nom BRIN à Saint-Barthélemy dans les sources disponibles pour l’instant. On peut penser que Nicolas BRIN soit apparenté à Elisabeth BRIN, mais sans certitude absolue.
Deveau a cherché beaucoup et a trouvé quelques pistes dans différents recensements, mais rien de concret quant à l’origine des BRIN. En poursuivant la recherche, j’ai trouvé ceux-ci :
Pierre BRIN qui épouse une certaine Rose MASSÉRÉ au Carbet en Martinique le 23 juin 1749. Ce Pierre BRIN est le fils d’un François BRIN et d’une Thérèse PINAU ou PIMONT. On peut faire le rapprochement avec le lieu où réside le couple Jean René LEDÉE et Elisabeth BRIN. A noter que si c’est PIMONT qu’il faut lire, c’est un nom qu’on retrouve aussi à Saint-Martin et Saint-Barthélemy à cette époque (mariages GRÉAUX et BORNICHE).
A Basse-Pointe en Martinique, il y a un couple dont l’orthographe varie au fil des actes, un Arthur BRIN ou BRUNE ou BRUME et Marguerite BAUDOIN, qui a plusieurs enfants, en 1666, 1667 et 1676. Arthur est originaire de Dole de Bretagne.
Au moins aussi intéressant, en 1729, en Martinique, on célèbre le mariage d’un Laurent FIN, fils d’un Jacques FIN et d’une Jeanne SOULEVANT avec une Elaine GOUDE fille d’un Patrick GOUDE et d’une Heleine BRIN…tous…natifs de l’ile de Montserrat. Tous ces noms de familles peuvent être des versions de patronymes mal compris et mal orthographiés. On trouve des SULLIVAN, SULIVAN dans toutes les iles Anglaises à cette époque, et aussi des SOULEVANT/SULLIVAN / CHULLIVAN à Saint-Barthélemy, on trouve aussi un FINY à Saint-Martin en 1682, un Dieq FINY à Saint-Martin entre 1690/1692 et des FINNY à Montserrat en 1678…
On trouve des BRYAN / BRYANT / BRYN à Montserrat au recensement de 1678, on trouve des BRYAN / BRYANT et un BRYN à Saint-Christophe la même année. A Saint-Christophe, chez les Anglais, encore un Patrick BRIN au recensement de 1707 et des SULLIVAN. Les mêmes noms à Nevis en 1678. Ils sont Irlandais donc normalement Catholiques. Ils ont pu être expulsés à un moment ou à un autre par les Anglais qui ne les aimaient pas, et se réfugier sur une ile Française (ce qui se produit à la même époque), à Saint-Martin, Saint-Barthélemy, ou la Martinique par exemple. La famille TESS / THAIS qui marie sa fille Elisabeth à Saint-Barth en 1729 « après abjuration de la religion prétendument réformée » en est peut-être un exemple (s’ils sont Irlandais, ils ne sont pourtant pas Catholiques). D’ailleurs vers 1696 il y a des échanges de population avec une grande valse entre Saint-Christophe, Saint-Barth et Saint-Martin, un coup les Anglais sont aux commandes et un coup les Français. Une ou deux familles Irlandaise auraient très bien pu rester « derrière » (voir les articles Les recensements sans date de Saint-Barthélemy et Saint-Martin et origine du nom MAGRAS)
On trouve quand même aussi un Corneille BRAY au recensement de 1690-1692 de Saint-Barthélemy, qu’on peut rapprocher de Corneille BRUIL du recensement de 1681 ou de Corneille BRIN du recensement de Saint-Christophe de 1671 et de Cornelius BRYAN, un Irlandais recensé à Palmetto Point dans la partie Anglaise de Saint-Christophe en 1678. Ces quatre noms semblent différents, mais ils peuvent être un seul et même patronyme, mal prononcé, mal compris, mal écrit. Il se pourrait donc tout à fait que ce Corneille BRAY soit le père de notre Elisabeth et de notre Nicolas (en 1681 il est censé avoir 2 garçons). Ce qui, contrairement à l’idée jusque-là retenue, affirmerait que, et les LEDÉE et les BRIN auraient été présents sur l’ile avant 1692.
A Saint-Christophe toujours, sur le recensement de 1671, on trouve Tirle BRAIN, Irlandais, avec sa femme Jeanne, un garçon et deux filles.
A Trou-au-Chat, Martinique, en 1698, on baptise un Antoine BRAIN, fils de Sébastien BRAIN et d’Helene LEFORT.
Pour être complet, on peut aussi donner cette autre piste que j’ai pu trouver : Pierre BRIN natif de Saint-Jean d’Angely en Charente Maritime, qui, âgé de 24 ans s’engage le 28 Mai 1629 au Havre avec d’autres jeunes hommes pour servir à Saint-Christophe pendant 3 ans et demi. Il serait donc né vers 1605. Il pourrait tout à fait être le Pierre BOUIN recensé en 1664 en Martinique alors âgé de 65 ans et dont parle DEVEAUX. Bien sûr, cela ne nous explique pas comment il pourrait être l’ancêtre des BRIN de Saint-Barthélemy, même si je privilégie largement l’hypothèse précédente (celle de la ballade Irlandaise).
Il faudra encore chercher pour confirmer l’origine des BRIN, et les pistes restent multiples. Je pense que les réponses, comme pour beaucoup des anciennes familles, se trouvent dans les premiers registres de Saint-Pierre qui ne sont toujours pas disponibles.
Une véritable recherche additionnant la généalogie et la génétique permettrait sans doute des avancées intéressantes.
Catégories :BRIN, BRYAN, COLONISATION, LÉDÉE, MARTINIQUE, SAINT-CHRISTOPHE, SAINT-MARTIN, SOULEVANT, SULLIVAN, TESS, THAISS, Uncategorized
Bonsoir Jérôme.
Moi qui pensait à une révélation 😉 lol
Merci pour toutes ces informations. J’avais entendu parlé de la « possible » branche Irlandaise liée aux Brin, le jeu des patronymes entre l’anglais et le français et des retranscriptions très changeantes n’aidant pas le chercheur!
Je me suis un peu intéressé aux départs des Irlandais vers les îles en lien avec la généalogie de mon épouse (souche Irlandaise de la Martinique). Avec des départs important suite au débarquement de Cromwell en Irlande.
Ci dessous quelques lignes d’un article en ma possession, et je t’envoi par message un article
Between 1628 and 1633 the other Leeward Islands of Antigua, Nevis and Montserrat, were colonised from overcrowded St. Christopher. A report by missionaries in 1637 estimated a total of 3,000 Irish people in the Leeward Islands. By 1678 seven out of ten resident Montserrat white – l,869 men, women and children – were Irish.
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Un grand bravo à Jérome pour mener à bien toutes ces recherches ,croyez moi ,ce n’est pas évident du tout ,il faut une bonne dose de perseverance !On attend la suite ! Arlette
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Merci pour ces infos complémentaires ! Je suis de ton avis pour la balade Irlandaise!
Il ne reste plus qu’à espérer trouver une info qui corrobore le tout.
Dans toutes les modifications de patronymes Bryan pourrait être initialement O’Brien, nom typiquement Irlandais. Qui sait ?
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Bravo Jérome,La recherche à toujours son coté passionnant lorsque plusieurs pistes crédibles se présentent, je penche vers le nom de BOUIN, que l’on retrouve en Loire Atlantique.
Bouin vers Brin : tous les deux issu du germanique.
Dans les années 1800->1900, les familles Brin vivaient en grande partie du coté
du vent au quartier de Lorient.
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Il faudra chercher 😉
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Bonjour à toutes & à tous,
D’après les recherches faites en France aidé en cela par la société (Histoire & Généalogie des Iles d’Amérique ) le patronyme BRIN est bien d’origine Iroise, un certain Cornéllius BRIN travaillant dans le secteur français de St Kitts , les Irlandais préféraient travailler avec les français pour de multiples raisons, occupation de leur pays par les anglais ainsi que la religion catholique qui les rapprochaient.
Quand je suis allé en Irlande, on m’a dit que ce nom est bien d’ici, demandant la signification de ce patronyme, il m’a été répondu que cela signifiait petite colline, un nom celte, de même dérivé que Brien, Bryan, o’brien etc. Ces malheureux ont été expulsé de St Kitts ( St Christophe ) en même temps que les français, direction la Martinique, j’ai voulu faire des recherches en Martinique , hélas les archives ont été détruites par l’éruption de la montagne Pelé. La seule famille française ayant séjournée aux antilles est un dénommé François BRIN originaire de Montgauguier ( Deux Sèvres) mais on a la trace qu’il est retourné chez lui après ses 3 ans d’engagement comme boulanger en Guadeloupe.
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merci beaucoup, en effet la piste Irlandaise fait du sens. Ce que je ne m’explique pas, c’est qu’aucun des 1er BRIN n’ait repris ce prénom « Corneille ».
Cordialement
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Bonsoir, quand français & irlandais ont été expulsés de St Kitts, Ils sont arrivés en Martinique, peut-être que les premiers s’appelaient Corneille ou Tirle, le prénom de son frère, car le premier BRIN arrivé à Saint Barth s’appelait Alexis, des prénoms de l’époque.
Pour la petite histoire, lorsque j’ai repris le bateau pour retourner en France, une personne portant un badge qui était du service immigration, sur son badge on pouvait lire Mac Graw, lui demandant de bien vouloir prononcer son nom, il l’a prononcé comme nous le prononçons à Saint Barthpour les MAGRAS , bizarre non ????
Le nom de BRIN en Irlande peut s’écrire BRIN, BRYN, BRINN car la prononciation c’est avec la consonne finale, et les Anglais pour leur faciliter la prononciation l’on écrit BREEN,
Salutations
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Bonjour,
je penche de plus en plus pour une origine irlandaise et la signature d’Eugénie BRIN semble aller dans ce sens de manière assez explicite.
En effet, dans l’acte de baptême suivant :
ANOM – bap 1731 de Marie Suzanne AUBIN (folio 3) http://anom.archivesnationales.culture.gouv.fr/caomec2/osd.php?territoire=SAINT-BARTHELEMY&commune=SAINT-BARTHELEMY&annee=1731&typeacte=AC_NA
Eugénie BRIN signe « Eirine BREIN » :
https://www.geneanet.org/media/public/eirine-brein-31523273 soit « eirine brein » ou « eirene brein » ce qui semble être du Gaélique.
J’ai soumis la signature à une amie irlandaise qui a étudié et parle le gaélique. Elle m’a dit que pour elle c’est du gaélique qui fait référence ici au prénom « Eire ou Eireann » = mot gaélique pour Irlande (comme dans le prénom très irlandais Muireann) tandis que « Erin » est un prénom gaélique pour fille.
« ó Éirinn » « from Ireland »
Éire : https://en.m.wikipedia.org/wiki/%C3%89ire
Erin : https://en.m.wikipedia.org/wiki/Erin
Par ailleurs on trouve bien des BREIN en Irlande dans différents coins (Dublin, Sligo, Cork). Mais j’opterais pour une provenance de la côté Ouest sur la ligne Donegal, Sligo, Clare.
Donc, Eugénie BRIN pourrait bien être en réalité une Eireann/Erine BREIN d’irlande.
Laurent
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Très belle trouvaille ! J’étais passé à côté et c’est effectivement nettement lisible, Eirine Brain
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Sur l’acte de mariage de Jeanne Rose BERNIER, on voit qu’elle signe encore quelque chose de proche et que l’officier semble avoir eu du mal à écrire ce prénom qu’il transcrit par quelque qui semble être « de – rigere » BRIN donc « rigere ou regere BRIN ».
folio 2 : http://anom.archivesnationales.culture.gouv.fr/caomec2/osd.php?territoire=SAINT-BARTHELEMY&commune=SAINT-BARTHELEMY&annee=1731&typeacte=AC_NA
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