
Le Zouave Joseph Théophilus HILAIRE
Joseph Théophilus HILAIRE, né le 29 juin 1892 à Gustavia, Saint-Barthélemy, maçon, fils de Théophilus HILAIRE, commerçant à Gustavia âgé de 32 ans et de Anne Louise DIDIER dite LÉDÉE, boulangère âgée de 31 ans. On ne sait pas grand chose concernant son père. Il serait arrivé à Saint-Barthélemy en provenance d’une ile Anglaise comme Saint-Kitts, et serait mort à Antigua, mais sans précision. Anne Louise était du quartier de l’Anse des Flamands.
Le 11 Mai 1913 Joseph Théophilus est de passge à Saint-Thomas, sur le sloop « Iselena » avec plusieurs autres Saint-Barth, puis, il est jugé bon pour le service actif le 11 aout 1913, et il est incorporé à la Compagnie d’Infanterie Coloniale de la Martinique le 12 octobre 1913 en tant qu’appelé de la classe de 1912. Il est dit maçon, résidant à Saint-Martin, mesure 1,73m et il a une cicatrice de brulure sur le sternum. On pourra noter que son nom s’écrit de différentes manières tout au long de son parcours militaire : HILAIRE, HILLAIRE, HELLICAR, HILLICART, HILLIEAR

Livret militaire de Théophilus Joseph HILAIRE, archives départementales de la Guadeloupe
Il passe au 24e Régiment d’Infanterie Coloniale le 18 octobre 1913. A ce moment là, le 24e RIC semble être revenu du Maroc à Perpignan sa ville de base. On peut donc penser que c’est là que le soldat HILAIRE le rejoint, mais sans aucune certitude.
Il passe au 3e Zouaves le 29 janvier 1914 et se trouve en Algérie du 29 Janvier 1914 au 1er Septembre 1914. Je n’ai pour l’instant rien trouvé sur cette période.

Le soldat HLAIRE en tenue de Zouave, photo famille HILAIRE
Je n’ai aucune certitude quant à l’affectation de Joseph Théophilus, je ne peux donc pas reconstituer son parcours, si ce n’est qu’il est « en guerre contre l’Allemagne du 2 Aout 1914 au 08 Mai 1915.
Je ne peux pas reconstituer son parcours car, à la mobilisation, le 3e Zouave est partagé entre plusieurs régiment :
Les 1er et 5e bataillons forment le 3e Régiment de marche
les 3e et 6e bataillons auxquels sont adjoints un bataillon de réserve forment le 3e bis de Zouaves
les 2e et 4e bataillons forment le 8e Régiment de marche
les unités restées en Algérie contribuent à la formation du 2e Régiment de marche d’Afrique.

Plaques d’identification du soldat HILAIRE, collection famille HILAIRE
Le 17 Mai 1915 il est envoyé en renfort dans le Corps expéditionnaire d’Orient, mais là encore, difficile de suivre car on ne connait pas son affectation. Arrive-t-il de métropole du 3e de marche ou du 3e bis Zouaves ? Faisait-il parti des troupes restées en Algérie et qui rejoignent le 2e Régiment de marche d’Afrique, qui justement rejoint le front d’Orient ? Sans les précisions nécessaires, impossible de le savoir.
Passé au 3e Zouaves le 1er juin 1915. Toujours est-il qu’il doit se retrouver sur la péninsule de Gallipoli (côtes Européennes du détroit des Dardanelles, Turquie) dans le courant du mois de Juin 1915. La bataille des Dardanelles, qui dure en gros, d’avril 1915 à fin décembre 1915, est une véritable boucherie pour les troupes Franco-Anglaises. En effet, les Turcs sont retranchés en hauteur et leurs positions quasiment inexpugnables. Il doit participer aux combats du cap Helles, le bout de la presqu’ile de Gallipoli. Il est blessé le 12 juillet 1915 lors d’un gros assaut sur les positions Turques, et justement, le 2e Régiment de marche d’Afrique y participe. C’est l’attaque du Kerevès-Deré du 12 juillet.
Lors d’une énième attaque, le soldat Hilaire sort de sa tranchée et s’élance avec les autres vers une tranchée Turque. Pris sous le feu de la puissante mitraille ennemie et blessé par un éclat de shrapnel, il reflue vers ses position. Au moment de retomber dans sa tranchée, Joseph Théophilus empale son avant bras sur la baïonnette d’un soldat Français qui s’apprêtait à en sortir.
Il n’y a aucune information quant à son hospitalisation ou évacuation.
Il rejoint le P.C le 30 octobre 1915 (mais je ne sais pas ce que cela veut dire). Puis, d’après le livret militaire, il passe au 1er Zouaves, pourtant, le 13 avril 1916 il est à Constantine en Algérie, 101e compagnie 3e Zouaves.

Collection famille HILAIRE

Collection famille HILAIRE

Collection famille HILAIRE
Il est classé service auxiliaire par la C.S.R de Batna (Algérie) du 4 novembre 1916 pour blessure du nerf Cubital gauche avec paralysie du 3e, 4e et 5e doigts, avant bras et demi pronation permanente.
Maintenu en service auxiliaire par la CSR de Constantine du 07 février 1917 et renvoyé dans ses foyers le 4 mars 1917. Inventaire de remise des effets signé le 31 mars 1917.
A son retour à Saint-Barth, comme il n’y a pas assez de travail, il décide de partir en République Dominicaine. Un permis de travail lui est octroyé le 20 novembre 1920. Il doit s’embarquer de Saint-Martin à destination de San Pedro de Macoris. Il y restera 8 mois en tant qu’ouvrier maçon et gagnera l’argent nécessaire à la construction de sa maison, cette petite case qui jusqu’à l’ouragan IRMA résistait toujours vaillamment à la pointe, sous la route de l’hôpital entre deux gros projets immobiliers.
Le 31 aout 1922, il épouse à Gustavia, Yvonne Bertille ROSEY, couturière, née à Gustavia le 16 septembre 1896, fille de Valentin Ecostan ROSEY dit Wellington, et Elisabeth Leliane Beatrix LAURENT.
On lui accorde une pension de 15% le 28 octobre 1933.

Collection famille HILAIRE

Collection famille HILAIRE
Il obtient son certificat d’ancien combattant le 22 juin 1940

Collection famille HILAIRE

défilé des anciens combattants à Gustavia
Joseph avait un cheval blanc nommé « Nicole », aussi, sans doute parce qu’il devait avoir fière allure lorsqu’il montait, on lui avait donné le surnom de « Napoléon ». Ce cheval, il le prêtait au docteur Viallenc pour se rendre en campagne pour les urgences, mais, parait-il, celui-ci se plaignait que le cheval s’arrêtait systématiquement devant les endroits où l’on vendait du rhum…allez savoir !

« Napoléon » sur son cheval blanc « Nicole »
En tant que maçon, Joseph nous a laissé quelques travaux encore visibles : le monument aux morts qui se trouve maintenant à l’hôtel de la collectivité, la citerne en pierre qui se trouve à coté de la pharmacie de Gustavia ou encore plusieurs tombes (avec les moulures à fleur de lys) comme celle du soldat Guillaume Emile FALSON mort pour la France en 1918.

Joseph Théophilus HILAIRE en visite à Brimstone Hill, Saint-Kitts
Joseph Théophilus et Yvonne Bertille ont eu 5 enfants dont Mathieu, qui fut garde-champêtre et policier à Gustavia, et Irène, qui tenait la petite boulangerie à côté de l’ancienne mairie, célèbre entre autre pour ses gâteaux blanchis. Ils ont bien voulu partager leurs souvenirs et je les remercie !
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