Charles et Léon PARIS,

Le 13 septembre 1805, Mary LEE, habitante de cette île, confirme par écrit qu’elle a vendu le même jour, à Jean Baptiste PARIS, de cette île également, marin, deux garçons nègres âgés de deux ans environ, appelés Charles et Léon pour la somme 120 dollars espagnols. Le document est enregistré le lendemain dans les minutes du tribunal, page 294.

En mai 1806, à Gustavia, Jean Baptiste PARIS appointe Mr Henry Kipps CASSIN comme son représentant et avocat, et lui donne les pleins pouvoirs, pour, en son nom « émanciper, affranchir de tous liens de servitude et d’esclavage deux garçons appelés Charles et Léon, fils de la négresse Monimia (ou Welholmina, cela n’est pas très clair) aussi appelée Felicity. J’avais acheté ces deux garçons de Mary LEE, habitante de cette île et mulâtresse libre, par acte de vente en date du 13 septembre de l’année dernière et enregistré dans les minutes de 1805 page 294 ».

Le 10 février 1809, Jean Baptiste PARIS écrit qu’il avait transmis à Mr Henry Kipps CASSIN un document autorisant ce dernier à obtenir la manumission, en son nom, de deux enfants, Charles et Léon, né de Monimia, appartenant, à ce jour, à Madame Mary LEE, mais qu’il avait oublié de signer le document. Il confirme par la présente que c’est bien son intention de faire libérer ces enfants dès que possible, car il doit partir pour la Dominique où se trouve leur mère.

Dans le courant du mois de mars 1821, le Suédois et notaire Charles William THENSTEDT écrit au Gouverneur Norderling et à la Cour de justice. Il indique que c’est à la demande du nègre Léon, natif de cette île et âgé d’environ 19 ans qu’il l’assiste afin d’obtenir sa lettre de manumission et sa liberté que son père, et propriétaire, le nègre libre Jean Baptiste PARIS lui avait donné mais que, par accident, cela n’a pas été fait. Il écrit qu’on pense que Jean Baptiste est mort dans le grand tremblement de terre de Caracas en 1812. THENSTEDT joint à son courrier les documents évoqués plus haut, ainsi qu’une déposition de Madame WARDROBE datée du 17 juillet 1821.

« Moi, Mary LEE, maintenant appelée et connue sous le nom de Polly WARDROBE, femme de couleur libre et possédant la grande lettre de bourgeoisie en tant que sujet de sa Majesté de Roi, et, propriétaire d’une maison dans ce lieu, je jure solennellement sur le saint évangile du dieu tout puissant qu’elle a été la propriétaire d’une négresse esclave du nom de Felicity, alias Monimia, à présent décédée d’après ce que j’en sais.

Cette Felicity, alias Monimia a accouché dans l’année 1803 de trois enfants, deux garçons et une fille qui décéda immédiatement après sa naissance.

La déposante, a toujours voulu donner leur liberté aux deux garçons, Charles et Léon, mais cela n’a jamais pu se faire pour des raisons familiales. Elle transféra donc la propriété à leur père, un homme noir libre résidant dans cette île et portant le nom de Jean Baptiste PARIS par un acte de vente enregistré auprès du greffe du tribunal de Gustavia le 14 septembre 1805. Cette vente fut faite dans l’intention clairement établie et entendue par les deux parties, que les deux garçons seraient libérés.

Pendant les années qui ont suivi, le père n’a jamais été (financièrement) capable de payer les documents officiels de la manumission des deux garçons. Le père est porté disparu depuis huit ou neuf ans, présumé mort dans le tremblement de terre qui détruisit la ville de Caracas où il se trouvait à l’époque ».

Dans sa séance du 16 mai 1822, la Cour de justice décide de confirmer la manumission de Léon et de lui donner officiellement la liberté.

Je n’ai rien d’autre sur Léon et Jean Baptiste PARIS.

En ce qui concerne Mary LEE alias Polly WARDROBE, on pourra noter qu’elle est dite mulâtresse et qu’elle porte le nom d’un commerçant assez actif dans l’achat et la vente de navires à la fin des années 1790 et au début des années 1800 à Gustavia, Alexandre WARDROBE.

En septembre 1797, Alexandre WARDROBE vend son schooner « Polly ». 

Mary LEE, mulâtresse et déjà libre, achète un terrain et des maisons à Gustavia à Alexandre WARDROBE le 17 décembre 1798.

Pourquoi Mary LEE semble changer de nom ? Elle semble riche car elle pu s’acheter la lettre de grande bourgeoisie. Un véritable privilège que peu de gens peuvent se permettre alors.

En tous cas, elle ne figure pas dans le testament d’Alexandre WARDROBE qui lègue tout à son frère John, Docteur en médecine à la Dominique.



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1 réponse

  1. Très intéressant
    Merci

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