L’actualité Caribéenne de ces derniers jours est malheureusement dominée par l’éruption du volcan de La Soufrière sur l’île de Saint-Vincent, tout au sud de l’arc Antillais. Elle n’est qu’une île lointaine avec laquelle nous n’avons aucun contact, pourtant, il fut un temps, éloigné certes, où Saint-Vincent était une terre d’exile pour les Saint-Barth, presque même, une terre promise !

Alors que les Européens colonisent la plupart des îles de l’arc Antillais et éliminent au fur et à mesure les populations Amérindiennes qui s’y trouvaient, Saint-Vincent va vivre une histoire quelque peu différente.
A l’arrivée des Européens, l’île qui s’appelle alors Hairouna, est peuplée par des Kalinagos qui ont pris la place des Arawaks (c’est un peu plus compliqué en fait).
Des Français, venus de la Martinique, s’implantent dans la partie sud-ouest de l’île et créent Barrouallie, même si l’île a déjà été revendiquée par les Anglais en 1627. Il semble qu’assez tôt, dans la première partie du 17eme siècle au moins, des esclaves noirs, échappés de plantations des iles voisines, ou, rescapés de négriers Espagnols échoués, se soient installé à Saint-Vincent et réfugiés dans les montagnes au nord. Au début, les Caraïbes, vont considérer ces populations noires de manières différentes selon les situations. En temps de guerre contre les Européens, ils sont des alliés, en temps de paix, les Caraïbes peuvent les combattent, et peuvent les revendre aux Européens. Les affrontements s’intensifiant, les anciens esclaves seront mieux accueillis et intégrés par les Caraïbes avec une partie desquels ils vont créer une culture spécifique qu’on appellera plus tard Garifuna.
Tandis que les populations noires se métissent avec les Caraïbes dans le nord, les Européens continuent de s’implanter dans l’ile, sans que toute fois Saint-Vincent appartienne réellement à une puissance ou une autre, puisque par le traité de Basse-Terre de 1660, Saint-Vincent et la Dominique sont censées appartenir aux Caraïbes. Les Anglais, les Français et les Hollandais s’affrontent à de nombreuses reprises pour en prendre le contrôle. On peut penser que dès les années 1690 (Guerre de neuf ans) des Saint-Barth et des Saint-Martinois exilés ont pu s’y installer. C’est sans doute dès cette époque qu’une branche des QUESTEL (avec d’autres familles) s’y installe (d’où peut-être l’origine du village Questelles).
La guerre de neuf ans à peine terminée, 1697, démarre la guerre de succession d’Espagne en 1701. Jusqu’en 1714, les populations des îles du nord sont brinqueballées entre les îles, pillées, volées, déplacées par les vainqueurs. Des Saint-Barth essayent toujours de revenir vers leur île pendant que d’autres s’installent plus ou moins définitivement à Saint-Vincent, la Grenade ou Sainte-Lucie. C’est durant ces deux périodes que des patronymes disparaissent de Saint-Barth, et que d’autres vont prendre pieds sur d’autres îles. Nous avions déjà évoqué ces deux périodes dans un article précédent. Je pense que ce sont les liens familiaux avec la diaspora restée dans le sud, qui vont pousser les Saint-Barth, contre vents et marées, à rejoindre Saint-Vincent pendant les guerres suivantes.
Ci-dessous des bribes de communications officielles transcrites par le site www.memoirestbarth.com pour nous aider à mieux comprendre l’impact des deux guerres sur les deux îles du nord. Vous remarquerez que l’on parle beaucoup de Saint-Vincent, île pour laquelle nos populations semblent avoir une grande attirance … au grand damne des autorités Françaises !
Guerre de Succession d’Autriche (1740-1748).
Le 7 Septembre 1744, le Sieur de CHAMPIGNY écrit au ministre que les Anglais ont pris possession de la partie Française de Saint-Martin. Il indique aussi, qu’après plusieurs attaques sur Saint-Barthélemy, les Anglais, repoussés à plusieurs reprises, ont finalement fait un accord avec les habitants.
Le 6 janvier 1745 le ministre écrit à de CAYLUS (il vient de remplacer de CHAMPIGNY au poste de Lieutenant-Gouverneur Général des Iles du Vent) que si les habitants de Saint-Barthélemy y sont toujours, il faut les en faire sortir et les placer sur une autre ile.
Le 20 avril 1745, de POINSABLE, gouverneur particulier de la Martinique écrit « Nous avons lieu d’espérer, Monseigneur, que les ordres que vous avez ordonnés pour accorder les concessions à Sainte-Lucie produiront un bon effet, les habitants qui se servaient du refus que l’on faisait de leur en donner, auront ce prétexte en moins. Je pense même qu’il y en aura beaucoup que l’appât d’une concession déterminera, un point essentiel aujourd’hui serait de retirer de Saint-Vincent et de la Dominique tous les Français qui y sont établis de leur procurer d’autres établissements à Sainte-Lucie ce qui mettrait cette ile en état de ne pas craindre l’ennemi, il sera difficile de les obliger d’en sortir attendu les établissements considérables que quelque uns de nos Français ont dans ces iles que l’on a beaucoup à se reprocher d’avoir eu tant de facilités à accorder des permissions de s’établir dans ces iles neutres. Depuis huit mois Monseigneur, il n’a paru ici aucun Français de Saint-Barthélemy, nos corsaires nous ont confirmé que s’étant mis sous la protection des Anglais, ils les traitent comme neutres. Trois de nos corsaires ont fait une descente dans la partie Française de Saint-Martin dont les Anglais avaient au commencement de cette guerre chassé les Français et pris possession ».
Le 9 Juin 1745, de CHAMPIGNY écrit que conformément aux ordres du roi, il a fait l’établissement de Sainte-Lucie et qu’il a toujours eu en vue d’y attirer les habitants de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy car il pensait qu’en cas de guerre il ne pourrait pas défendre ces deux iles. Il ajoute « je ne m’y suis pas trompé, celle de Saint-Martin a été enlevée par les Anglais peu de temps après la déclaration de la guerre, les habitants de Saint-Barthélemy ont soutenu plusieurs attaques et se sont maintenus pendant quelques temps ». Le commandant Anglais leur a fait accepter la neutralité « qu’ils n’ont pas cru pouvoir refuser ». « Si j’avais eu des vaisseaux de guerre, j’aurais envoyé enlever ces deux petites colonies pour les transporter à Sainte-Lucie … Dans ce cas, Sainte-Lucie, au moyen de quelques troupes aurait pu se soutenir sans être obligée d’y entretenir des détachements de la Martinique, ni d’y faire passer des habitants de la Dominique et de St-Vincent qui, outre la répugnance invincible qu’ils m’ont marqué de quitter les terres qu’ils ont cultivées, sont absolument nécessaires pour assurer le commerce de la Guadeloupe avec la Martinique et celui de la Grenade ».
Le 23 novembre 1745, le ministre écrit à de CAYLUS demande que les habitants de Saint-Barthélemy soient (avec des arrangements convenables) déplacés vers Sainte-Lucie. Il indique que tous les habitants de la Dominique et de Saint-Vincent vont aussi y être transportés car ces deux îles sont neutres et réservées aux Caraïbes « que nous avons toujours maintenus dans leur propriété ». Il ajoute en parlant des habitants de Saint-Martin « puisqu’ils sont réfugiés dans ces deux iles neutres, il faudra en user avec eux, comme avec les autres Français ».
Dans un courrier de 1745, il est indiqué qu’il n’y a jamais eu plus de soixante habitants à Saint-Martin « qui s’occupaient à élever des volailles, à faire des vivres et à couper quelques bois de gayac pour fournir aux autres iles Françaises ». Ce courrier indique qu’il y avait cinquante habitants à Saint-Barthélemy, « et leurs occupations sont à peu près les mêmes que celles des habitants de la partie Française de Saint-Martin »
Le 1er Juin 1746, de CAYLUS indique qu’un certain VERET, commandant de Saint-Barthélemy a accepté la neutralité que les Anglais avaient proposée sans contrainte. Il est aussi dit qu’un corsaire Français va passer avec deux frégates dans ces deux iles pour proposer aux habitants de les transférer avec leurs nègres vers la Martinique avec promesse de leur donner des terres à Sainte-Lucie.
Le 10 mai 1747, de CLIEU en Guadeloupe écrit à de CAYLUS « un bateau Hollandais a débarqué depuis quatre jours dix-huit habitants de Saint-Barthélemy avec leur famille composant en tout quarante-six têtes, ensuite de quoi il a continué sa route pour Saint-Vincent où le surplus au nombre de soixante-quatre personnes a demandé d’aller ». Il va leur proposer un coin de terre à la Capesterre, « mais leur parti semble pris de longue main ; on attend deux cent autres personnes du même lieu qui se destinent encore pour Saint-Vincent d’où je ne doute pas qu’il ne fut facile de les déterminer à passer à Sainte-Lucie en rendant leur établissement dans cette première ile un peu difficile, et en leur aplanissant les difficultés dans l’autre »
Le 18 mai 1747, de CAYLUS répond « quant aux habitants de cette ile qui sont actuellement dans votre colonie, vous pouvez leur donner de la terre, ou les engager à passer à Sainte-Lucie ou Mr de LONGUEVILLE leur en donnera conformément aux ordres que je vais lui donner, mais vous défendrez non seulement à ceux-ci, mais encore à tous ceux qui débarqueront à la Guadeloupe de passer à Saint-Vincent. Vous les prierez de rester ou d’aller à Sainte-Lucie ». Il précise « faire fournir les fonds nécessaires pour le fret des bateaux, soit Hollandais, soit Français pour les porter en cette dernière ile et les vivres pour leur traversée, vous pouvez même assurer ces habitants que ceux d’entre eux qui voudront y passer peuvent compter sur ma bienveillance dont ils ressentiront les effets, que je leur ferai fournir des nègres pour cultiver les terres que le roi leur donnera ». Il fait défense express de passer à Saint-Vincent.
Dans ses mémoires en 1749, de CAYLUS écrit qu’après la paix (Traité d’Aix-la-Chapelle en 1748 par lequel la France perd Saint-Vincent), les habitants sont retournés dans leurs iles. Il ajoute « ces Ïles sont de nulle considération par leur petitesse, la mauvaise qualité de la terre et leur situation parmi des iles étrangères, elles ne peuvent servir qu’à favoriser le commerce prohibé ».
En décembre 1750, Mr de Malherbe fait un rapport après avoir effectué une visite des deux iles du nord « Je parlai au sieur GRUAU que les habitants ont choisi pour leur commander, et lui ayant demandé quelle était la situation des habitants, il me répondit que leur condition ne pouvait être plus malheureuse, qu’ils n’étaient que trente hommes portant armes ». Il dit aussi qu’au commencement de la guerre, ils ont fait une convention avec le général MATHEW d’Antigua, qui stipulait que les habitants demeureraient à l’abri de toutes inquiétudes à condition cependant qu’ils permettent aux Anglais d’y venir faire du bois pour leur usage, mais qu’un colonel n’avait pas respecté cette convention et avait envoyé trois bateaux corsaires qui « enlevèrent 400 nègres, saisirent toutes les denrées et marchandises et transportèrent les Français, après les avoir dépouillés, dans différentes îles françaises, en sorte que ces malheureux ont été dispersés au point que de trois cent habitants, ils sont réduits actuellement à trente ». « Pendant la guerre, les Anglais ont détruit le bois de gayac qui était la seule chose précieuse que cette ile possédait ». Il ajoute « la terre est d’une très mauvaise qualité, n’étant qu’un amas de rochers stériles, si on excepte quelques fonds assez fertiles mais d’une très petite étendue. Elle manque d’eau, les Anglais ont pris soin de détruire les citernes et les puits, les habitants n’ont que celle que leurs fournissent quelques rochers creusés naturellement. Avant la guerre, ils ne subsistaient que du profit qu’ils retiraient des vivres et volailles qu’ils vendaient aux iles voisines, et par le débit du bois de gayac que cette ile produisait en abondance. Il y a dans la partie sud une saline très féconde dans les temps de sècheresse et dont les Anglais viennent enlever le sel. Les habitants ne vivent que par le cours du bœuf salé que les Anglais leur vendent. Frappé par l’extrême misère de ces habitants, je demandais au sieur GRUAU quel pouvait être le motif qui l’avait déterminé à revenir dans cette ile, il me répondit qu’il y avait été entrainé par l’amour de la patrie et par une petite possession qu’il tenait de ses ancêtres et que d’ailleurs, il n’avait pas entrevu d’autre ressource. Il ajouta qu’il n’y avait dans l’ile que cinq nègres appartenant à la dame KETEL, qu’elle avait faussés par adresse des mains des Anglais lors de leur descente ».
De MALHERBE continue ensuite sur Saint-Martin où « j’appris que cette partie qui avait toujours été occupée par des Français, ne l’était plus que par des Anglais. Après bien des recherches, je parvins à découvrir un Français nommé Jean SMITH. Comme ce nom me parut Anglais, je lui demandais pourquoi il se disait Français, il me répondit qu’il l’était en effet, que son père ancien habitant de cette ile et qui s’appelait ainsi, s’était toujours qualifié de Français, et que le traitement qu’il recevait journellement des Anglais qui habitent l’ile le prouve assez. Je l’interrogeai sur la quantité d’Anglais et de Français qui habitent cette ile, il me répondit qu’ils n’étaient que deux, lui et un nommé Jean LACROIX. Il m’assura qu’il n’y avait que 30 Anglais portant armes (…) qu’avant la déclaration de guerre, il y avait environ 44 Français portant armes, 70 femmes ou filles, que lorsque les Anglais se sont emparés de la partie Française de cette ile, ils y étaient venus par la partie Hollandaise …. Il me prévint que les Anglais faisaient un grand abattit de tous les gayacs qui restent encore dans cette ile ».
Dans un courrier en date de Janvier 1751, on apprend que l’évacuation des Français de Sainte-Lucie, Saint-Vincent, la Dominique et Tobago a commencé. La situation de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin n’est pas claire. Les Anglais devaient les rendre, mais les occupent toujours.
En février 1751, le ministre dans un courrier à Mr de Bompar, après avoir parlé de Sainte-Lucie, Tobago, la Dominique et Saint-Vincent, écrit « Je ne vous parle pas de Saint-Barthélemy. Les Français s’y étant rétablis depuis la paix, il ne doit être question que d’en maintenir la possession, et de procurer aux habitants qui y sont, toutes les facilités qui seront praticables pour les soulager dans leur fâcheuse situation
En Avril 1751, le ministre, toujours dans un courrier à Mr de Bompar, écrit qu’il faut demander « aux gouverneurs des îles Anglaises la restitution de la partie Française de Saint-Martin dont les Anglais s’étaient emparés dans la dernière guerre …/… et je vous ai marqué que cette demande fondée sur le traité d’Aix-la-Chapelle et sur les ordres donnés en conséquence par les deux cours »
Le 22 Aout 1751, de Bompar répond au ministre « le 20 juillet j’ordonnai à Monsieur de Malherbe …/… de s’embarquer sur le bateau du domaine, le Saint-Louis … avec les lettres et les ordres nécessaires pour aller d’abord à la Guadeloupe embarquer quelques anciens habitants de Saint-Martin, et aller ensuite demander à Mr FLEMING, commandant les Isles Angloises pendant l’absence de Mr MATHEW, l’exécution des ordres de Sa Majesté Royale ». Il indique qu’il a aussi envoyé une proclamation dans toutes les îles « afin que tous les anciens habitants de Saint-Martin soient avertis qu’ils peuvent en sureté retourner sur leurs anciennes concessions, et pour engager d’autres à aller s’y établir ». La proclamation indique que les anciens habitants ont jusqu’au mois de mars 1752 pour reprendre leurs terres, après ils ne pourront plus y prétendre et ajoute « Quant à ceux qui nous demanderons en concession des terres situées sur l’île de Saint-Martin qui n’auraient pas été concédées et qui font partie du domaine du Roy, nous les leurs accorderons selon les règlements et usages pratiqués dans les îles de ce gouvernement général, exclusivement et à la réserve des cinquante pas du Roy qui ne pourront être accordés en propriété à qui que ce soit, et sous quelque prétexte que ce puisse être ».
La paix ne dure qu’un temps, en l’occurrence, un temps très court !
Guerre de Sept ans (1756-1763)
D’après un courrier de mars 1757, il semble que les Anglais se soient emparés à nouveau de Saint-Barthélemy, mais ce ne sont peut-être que quelques corsaires … on ne sait pas trop … !
Le 20 juin 1763, Descoudrelles dans son mémoire sur Saint-Barthélemy et Saint-Martin indique que jusqu’au début de la dernière guerre, la France jouissait sans aucun trouble de ces deux îles. Il dit aussi « il n’a point paru, au moins publiquement, qu’il ait été rien stipulé dans les derniers traités au sujet de la possession de ces deux îles (NDLR : Traité de Paris signé le 10 février 1763) ».
« Les derniers habitants y cultivaient du coton, quelques vivres, et y élevaient des bestiaux, ce dernier article pourrait être d’une grande ressource pour nos autres colonies, qui n’en pourront plus tirer des Isles de la Dominique et de Saint-Vincent.
Les deux établissements étaient très faibles au commencement de cette dernière guerre. Celui de Saint-Barthélemy fut attaqué et pillé par quelques corsaires anglais réunis. Les habitants de la Partie française de Saint-Martin abandonnèrent leurs terres, par crainte du même sort, et se refugièrent dans nos autres colonies mais les anglais ne formèrent aucun établissement dans ces deux Isles ».
« Il n’est pas surprenant que ces deux colonies se soient trouvées si faibles dans ces derniers temps. Les Isles de la Dominique et de Saint-Vincent, dont les terres sont meilleures, offraient des avantages bien plus attrayants, par leur proximité des colonies déjà établies, la facilité de leur communication, et le débouché de leurs denrées. Les circonstances présentes offrent une occasion favorable de relever ces deux colonies, sans qu’il paroisse même, s’il en est besoin, qu’on ait cet objet en vue.
Je puis y passer sans aucun titre apparent, comme officier réformé connu dans ces pays pour n’avoir pas de fortune, qu’un séjour de douze années y a accoutumé au climat, et auquel il est bien naturel de chercher à se faire quelque ressource après avoir négligé si longtemps d’y travailler. J’irais former quelques petits établissements dans ces deux Isles ; aimé et estimé comme j’ose le dire, avoir été dans ces colonies, il ne me sera pas difficile d’y attirer, ce qui peut rester des familles qui y étaient au commencement de la guerre, dont la plus grande partie se sont retirées à la Dominique et à Saint-Vincent, et beaucoup de petits habitants de ces deux dernières Isles, ci devant neutres, que les droits, corvées, et le changement de domination détermineraient aisément à venir cultiver des terres qui ne leurs couteraient rien, et aussi quelques flibustiers, maintenant errants dans les mers, dont le premier métier de la plus part, était d’être, économes, ouvriers, commandeurs, pêcheurs ou caboteurs et qu’il serait assez intéressant de fixer en ces pays ».
Le 16 octobre 1763 il envoie un long plaidoyer pour justifier qu’on lui donne le poste de commandant des deux îles et explique comment il compte s’y prendre pour le relancer. Il semble que les deux îles ne soient d’ailleurs toujours pas sous contrôle officiel de la France, et il demande qu’on ne tarde plus. Il indique « Un autre objet de ces établissements serait d’y recueillir un grand nombre de petits habitants des Isles, Saint-Vincent, des Grenadines et de la Dominique qui, n’ayant que très peu de point de terres dans les Isles concédées, ne cherchent maintenant qu’à trouver un asile, et à se soustraire à la domination anglaise, qu’ils n’ont point d’autres moyens de fuir, n’étant point en état d’acheter des terres dans nos autres colonies.
Ils trouveront à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy des terres pour rien, et y auront lorsque ces Isles seront regarnies de bestiaux, la vie la plus aisée, qu’en nulle autre de nos colonies, n’y ayant dans aucune, des côtes plus abondantes en poisson, qu’on sait être la principale nourriture des petits habitants. A ce moyen l’état y regagnera des sujets qui ne demandent qu’à y rentrer, et qui faute de ce débouché, et d’encouragement, seront forcés de rester avec les anglais ».
Le 28 octobre 1763, dans un courrier de de Bourlamaque, on apprend que les deux îles ne sont toujours pas sous contrôle Français, il n’y a que 25 Français vivant misérablement à Saint-Martin, et à Saint-Barthélemy, « il n’y a d’autre anglais qu’une espèce de commandant qui ne veut pas déguerpir qu’il ne soit sommé en règle par un commissaire Français muni des pouvoirs du Roi ».
Suite au traité de Paris en 1763, Saint-Vincent repasse sous contrôle Anglais. Certains Saint-Barth prêtent serment d’allégeance au Roi d’Angleterre et peuvent y demeurer, d’autres reviennent s’installer sur leur île. L’ile changera de main encore. On trouve dans les quelques registres notariaux anciens de Saint-Vincent, et pendant longtemps après encore, perdus au milieu de noms Anglais, des GRÉAUX, QUESTEL, HEUDE ou BEUZE.
C’est par ces guerres et ces exiles, que beaucoup des habitants actuels de Saint-Barthélemy (surtout BERNIER et DANET) ont des ancêtres nés ou mariés à Saint-Vincent qui fut alors pour eux, une terre d’accueil, un genre de terre promise.
Barrouallie, Questelles, Layou, Chateaubelair, Biabou, Calliaqua, Bouccament, Troumaca, et le superbe « Petit Bordel … des noms de villages aux relents de Français et d’Arawak, qui, pour beaucoup d’entre eux, figurent au moins une fois dans les arbres généalogiques de Saint-Barth d’aujourd’hui !
Il est à noter, qu’apparemment, les registres et archives Catholiques auraient brulées en 1920 dans l’incendie du presbytère de Cariacou, ce qui semble limiter la possibilité de trouver plus d’informations un jour.
Ci-dessous tableau récapitulant les familles ayant eu des liens avec Saint-Vincent



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Bonjour,
Est-ce normal qu’il n’y ait qu’une seule page sur le tableau (avec les patronymes Bernier, Boisbrulé et Devezien de la Roche)? Les flèches directionnelles droites et gauche pointent toujours vers cette même page.
Cordialement
Vincent Renard
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Bonjour, je viens de corriger
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