Joseph QUESTEL dit « Patrouille », 1878-1956

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Joseph QUESTEL dit « Patrouille »

Joseph QUESTEL, né le 19 mars 1878 (le lendemain de la rétrocession de Saint-Barthelemy à la France) au quartier de Saint-Jean à Saint-Barthelemy, cultivateur et charpentier, fils de Jean Baptiste QUESTEL dit « Euphraine », selon les actes, cultivateur, garde-champêtre ou milicien, et de Anne Bernadine GRÉAUX, cultivatrice au dit quartier.

Il a 38 ans lorsqu’il est incorporé en tant que soldat de 2e classe à la 4e compagnie du Bataillon Territorial de la Martinique le 23 janvier 1916.

Il est envoyé en France le 14 avril 1916.

Affecté au 34e Régiment d’Infanterie le 30 avril 1916

D’après le journal de marche, il aurait rejoint le régiment le 5 mai 1916 à Vroil (frontière entre la Marne et la Meuse) avec un contingent de 40 hommes en provenance de la compagnie d’instruction de la 36e Division d’Infanterie. Le lendemain, départ pour Rembercourt (NO de Bar-Le-Duc). Le lendemain et jusqu’au 19 mai, exercices de détails, exercices de spécialité et lancement de grenades…

VERDUN

Le 20 mai départ en voiture pour Lempire-aux-bois, campement et, vers 18 :30 départ pour Verdun où il passe la nuit intramuros.

Le 21 mai, le régiment prend position aux carrières du bois de Vaux (Tranchée du Réduit et ouvrage de l’Eperon.

Pour se donner une idée de la boucherie dans laquelle le pauvre Joseph se trouve jeté :

Le 23 mai une attaque sur une tranchée Allemande à 07 :30 du matin … avant midi le régiment enregistre 90 morts. Le soir la Cie Boursier a perdu 103 hommes sur 169, et une compagnie de Marocains qui combat à côté d’eux ne compte qu’un officier et six hommes survivants. Et il n’est là que depuis 18 jours… !

Les jours suivants les bombardements et les attaques des deux bords se poursuivent. Ils se battent à Douaumont et Fleury. Les combats sont très violents devant le fort de Douaumont où disparaissent des compagnies entières.

Le 27 mai le 34e RI est relevé et part au repos à Landrecourt-Lempire juste au SO de Verdun.

Le 31 mai embarquement en autos et départ pour Gourzon et Fontaines-sur-Marne (entre Chaumont et Bar-Le-Duc). Repos.

Le 02 Juin, arrivée d’un renfort de 300 hommes … imaginez les conversations de ces pauvres jeunes gens …

Jusqu’au 8 juin, 2 heures d’exercices le matin, 2 heures d’exercices l’après midi et repos le reste du temps.

Le 09 Juin le régiment est à Epense (en Argonne) jusqu’au 12, puis mouvement pour Argers (entre Chalons et Verdun). Cantonnement avec exercices, repos et marches jusqu’au 21 juin. Entre temps, nouveau renfort de 48 hommes.

Le 21 juin, départ pour Croix-Gentin un peu au Nord, puis sur Moiremont dans le même secteur. Jusqu’au 10 juillet, rien de spécial mais bombardement tous les jours. Le 10 juillet grosse attaque Allemande juste avant que les Français ne déclenche celle qu’ils avaient aussi prévue.

Jusqu’au 26 aout, petites attaques de patrouilles et gros bombardements tous les jours.

MARNE

Le 27 le 34e RI est enfin relevé après 2 mois au front … pas pour longtemps : campement à Sainte-Menehould , puis le 28, embarquement pour le secteur de Somme-Suippe directement pour les tranchées … et les bombardements !

Joseph QUESTEL est affecté au 144e Territorial d’Infanterie le 19 septembre 1916 puis passé en subsistances au 1er Zouaves jusqu’au 24 avril 1917. Pas de journal de marche pour le 144e RIT et aucun détail concernant son transfert au 1er Zouaves. De plus il n’y a rien concernant le 1er Zouaves et pour tout dire il n’y a pas de 1er Zouaves … il y a soit le 1er Régiment de Marche Zouaves ou le 1er Régiment Mixte Zouaves. Donc impossible de savoir avec certitude dans quelle unité notre « Patrouille » se trouve entre le 19 septembre 1916 et le 30 mai 1917. Par contre à priori, cela voudrait dire qu’il portait les insignes du 144e RIT tout en étant dans ce régiment de Zouaves qui se chargeait de sa solde, de sa nourriture et de son tabac. On peut quand même penser que c’est le 1er RMZ car il est en fait l’émanation du 1er RZ (originellement stationnés en Afrique du nord, les bataillons envoyés en France sur le front prennent le nom de « Marche »).

Il y a une erreur dans l’indexation du journal de marche du 1er RMZ donc j’ai utilisé une autre source d’information pour cette partie.

Il doit retrouver le 1er RMZ aux environs de Villers-sur-Authie

Le 8 octobre, après transport par voie routière, cantonne à Pissy, Guignemicourt et Creuse (sud-ouest Amiens). Le 9 octobre, cantonne à Bougainville et Briquemesnil (est Molliens-Dreuil). Le 11 novembre, après mouvement par voie routière jusqu’à Bray-sur-Somme, bivouaque aux camps 20 et 21, entre Suzanne et Maricourt.

SOMME

13 au 24 novembre 1916, engagé dans la bataille de la Somme, entre Rancourt et Sailly-Saillisel en direction de l’est (bois de Saint-Pierre-Vaast).

25 novembre au 14 décembre 1916, après relève par le 26e RI, regroupement au camp 107 entre Maricourt et Bray-sur-Somme. Le 26, bivouaque au camp des Célestins ; le 27 au camp 61 près de Hamel. Le 3 décembre, bivouaque au camp 17 à Suzanne. Du 4 au 8 décembre, est en réserve à l’ouest de Rancourt. Le 9 décembre, après transport par voie routière cantonne à Fricamps et Croixrault (nord Poix-de-Picardie). Le 14 décembre, cantonne à Tilloy-lès-Conty et Loeuilly (nord Conty).

15 décembre 1916, transfert par voie ferrée de Loeuilly et Conty à Blainville (Meurthe et Moselle, sudouest de Lunéville).

16 décembre 1916 au 6 janvier 1917, cantonne à Barbonville et Vigneulles (ouest Blainville).

7 au 17 janvier 1917, fait mouvement vers le nord de Nancy et cantonne le 7 à Jarville et Tomblaine (banlieue Est de Nancy), cantonne le 8 à Jeandelincourt, Moivrons, Bratte et Faulx (sud Nomény). Le 12 janvier, cantonne à Essey-Lès-Nancy) ; le 14 janvier cantonne à Barbonville et Vigneulles. Le 18 janvier 1917, transfert par voie ferrée d’Einvaux à Dormans (Marne).

AISNE : 19 janvier au 11 juin 1917.

19 janvier, cantonne à Montlevon (Aisne, sud Condé-en-Brie). Le 2 février, cantonne à Blesmes, Fossoy et Crezancy (est Château-Thierry) ; le 3, cantonne à Monnes, Priez et Sommelans (sud Neuilly-Saint-Front).

Le 17 février, cantonne à Loupeigne (nord Fère-en-Tardenois) ; le 18, cantonne à Vauxcéré (nord-ouest Fismes).

Le 6 mars, cantonne à Bourg-et-Comin et Oeuilly ( au nord de Fismes).

Le 23 mars, cantonne à Tannières et Quincy-sous-le-Mont (Sud de Braine) ; le 24, à Branges nord-ouest de Loupeigne ; le 25, à Torcy-en-Valois (nord-ouest de Château-Thierry). Le 27 mars, cantonne à Coincy (sud-est de Oulchy-le-Château) et le 28 à Loupeigne. Le 4 avril, cantonne à Paars (entre Braine et Fismes).

15 au 21 avril 1917, engagé dans la 2e bataille de l’Aisne, à partir de Vendresse à l’ouest de Cernyen-Laonnois.

22 avril au 8 mai 1917, après relève par le 321e RI, se regroupe à Bourg-et-Comin puis, le 23, cantonne à Courcelles-sur-Vesles (est Braine) et le 24 à Nampteuil-sous-Muret et Maast-et-Violaine (sud-ouest Braine).

CHEMIN DES DAMES

C’est de là qu’il passe au 49e Régiment d’Infanterie le 30 mai 1917

Soit sur Chartreuve dans l’Est de Reims ou un peu plus au nord, sur la rive N de l’Aisne. Dans les semaines précédentes le régiment s’est battu très durement avec de lourdes pertes dans cette zone (entre Laon et Reims). Ils sont sur le secteur de Basilieux-Les-Fismes/Craonne. Très gros combats avec bombardements journaliers.

Il y a au total dans le régiment 56 officiers, 3317 hommes et 170 chevaux.

Le 16 juin c’est la relève, le régiment descend entre Chateau-Thierry et Epernay à Chassins pour du repos. Puis le 19 juin sur La Chapelle-Monthodon et repos jusqu’au 22 juin.

ALSACE

Le 22 Juin, embarquement en train, départ pour Mollans et Genevreuille entre Vesoul et Lure (en Haute-Saône, non loin de Belfort) et repos et instruction jusqu’au 07 juillet.

Par voie de terre arrive le 13 juillet au soir sur Sentheim et Guewenheim et Aspach (au pieds des Vosges, dans l’Ouest de Mulhouse). Installations, renovations et entretien des tranchées et ouvrages. Bombardements Allemands quasi journaliers, échanges de coup de feu entre patrouilles le long des lignes.

Passé au 62e Territorial d’Infanterie le 31 juillet 1917.

Il y a plusieurs bataillons qui ne sont pas dans les mêmes zones géographiques et comme il n’y a l’affectation complète de « Patrouille », impossible de savoir où il se trouve.

Passé au 56e Territorial le 1er novembre 1917

A cette époque le 56e RIT est dans la vallée de Munster (Altmatt, Metzeral) sur le versant Alsacien des Vosges. A partir du 5 novembre 1917, la ration de thé est de 3gr et de sucre, 5gr. Le régiment ventile ses bataillons et compagnies dans toute la région (jusque Corcieux et Bruyère dans les Vosges) donc encore une fois, impossible de savoir avec exactitude ce qu’il fait.

Au 1er janvier 1918 l’effectif du 56e RIT est de 2203 hommes et 224 chevaux et mulets et il est en réserve de Division d’Infanterie et il est principalement affecté au déblaiement de la neige et autres travaux dans toute la région des lacs.

Le 23 février dissolution du 56e RIT et les soldats sont ventilés dans différentes formations courant mars 1918.

Je ne sais pas ce qu’il fait entre ces deux périodes.

Passé au 133e Régiment d’Infanterie du 15 mai 1918 au 15 juin 1918. A ce moment là le régiment est en Lorraine, entre Epinal et Lunéville.

Les 20 et 21 mai 1918, le régiment embarque en train pour se rendre à la Chapelle-aux-Pots dans l’Oise et va bivouaquer sur Senantes, Goulancourt et Villembray dans l’ouest de Beauvais puis fait mouvement sur Dampierre et Gancourt, puis le 26 mai sur Gaillefontaine, puis va prendre le train à Vieux-Rouen dans l’Ouest d’Amiens … pour repartir vers Reims, à Neuilly-Saint-Front au sud de Soissons pour se rendre ensuite sur Oulchy-le-Chateau, où, comme il est écrit dans le journal de marche : «  où est probablement le Boche »… !

Le 133e prend position aux environs de Latilly le 31 mai sous de violents bombardements Allemands.

Le lendemain, 1er juin, les attaques Allemandes se font sans interruptions. Les lignes Françaises sont obligées de reculer devant la violence des attaques « Boches ». Les jours suivants les attaques continuent mais les lignes tiennent bon. Il y a, au contact avec le 133e, des troupes Américaines et des troupes Malgaches. Pendant ce temps là, l’artillerie Française mal informée des positions tire sur nos troupes au canon de 75…

Les pertes jusqu’au 4 juin sont très élevées

Le 5 le régiment est renvoyé en arrière sur Montreuil-aux-Lions entre Meaux et Chateau-Thierry pour faire des travaux de défense sur Caumont et Mery-sur-Marne. Puis le 10 juin fait mouvement sur Mary sur Marne pour y installer une 2eme ligne de défense et garder les ponts sur la Marne.

Puis « Patrouille » passe au 9e Régiment d’Infanterie Territoriale le 15 juin 1918

Passé au 144e Régiment d’Infanterie le 9 novembre 1918

Il est finalement débarqué à la Guadeloupe le 16 février 1919, en permission de 40 jours et démobilisé le 25 mars 1919. Patrouille aura donc « fait » Verdun, la Marne, Le Chemin des Dames et l’Aisne !

Il épouse Marie QUESTEL dite « Soussoune » et leur descendance est très nombreuse.

Il décède le 28 avril 1956 à Saint-Barthelemy.



Catégories :1ere guerre mondiale, PORTRAITS, QUESTEL

1 réponse

  1. Ce fut le grand père de jose edouard Roland bel monde Justin Céline ect eux habitait sur la carrière au quartier du Roy

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