Les rapports officiels concernant l’état dans lequel notre île se trouve après le passage de l’ouragan du 12 septembre 1876 sont assez éloquents.
Parmi les nombreuses pages de rapport établies pour Gustavia et les autres quartiers, j’ai choisi celle-ci.
Elle concerne le quartier de Saint-Jean et est signée de François Ferdinand Berteau.
Rapport par M. François Berteau, représentant du quartier de St Jean (partie du vent) des dégâts catastrophiques du 12 septembre courant – Quartier de St Jean :
1 Veuve Laurent Toussaint Elle a perdu sa maison qui était déjà en ruines.
2 La maison des héritiers Alexis Charlotte – écrasée
3 La maison des demoiselles Hippolyte Berry – tombée
4 Joseph Questel – sa maison en état de ruines en destruction
5 Veuve Charles Gréaux – en état de ruines
6 Héritiers Newman – ravage à la maison
7 Dégâts sur la maison du capitaine Jean-Baptiste Déravin comme faits : Sa maison en état de ruines, la toiture de sa case à farine tombée, plusieurs effets perdus, seize pieds de cocotiers, tous les arbres fruitiers, clôtures, barrières.
François Ferdinand Berteau Il est le fils unique d’un Pierre Berteau, arrivé de Maubeuge dans le département du Nord, et de Claire Giraud, petite-fille de Sébastien Giraud et de Rose Marie Borniche. On peut noter que la mère de Claire, Jeanne Rose Tackline, était esclave de Jean-Baptiste Duzant.
François Ferdinand Berteau est né à Guayama, à Porto Rico, en octobre 1841, et a épousé Anne Louise Berry, du quartier de Lorient, en 1866, sur notre île. Ils ont six enfants, dont Anne Bernadine, née orpheline de père. Je pense qu’Anne Louise Berry est également une descendante d’esclaves.
La veuve Laurent Toussaint C’est une Elisabeth Hilaire. Elle a épousé Laurent Toussaint, parfois dit « Bernier », en 1840. Il est boucher à Saint-Jean. Je n’ai pas leur filiation, mais ils sont également des descendants d’esclaves. Le couple a au moins quatre enfants, mais je n’ai pas de descendance connue. Laurent Toussaint est décédé en 1864.
Les demoiselles Berry Elles pourraient être des filles non mariées d’Hippolyte Barthélemy « Yoyo » ou « Pottite » Berry et d’Anne Marie « Jeanjeanne » Gréaux de Saint-Jean. Il s’agirait alors d’Anne Marie, Thérèse et Elisa.
Joseph Questel Il s’agit de Jean Joseph Questel, dit « Cocs », né à Saint-Jean en 1832. Il épouse Marie Magdelaine Martin en 1882 au domicile de sa belle-mère, car Marie Magdelaine est malade. Ils ont déjà six enfants nés hors mariage. Grande descendance de nos jours. On peut noter que Marie Magdelaine est également descendante d’esclaves.
Veuve Charles Gréaux Il s’agit de Silvanie dite Questel, fille de Geneviève, descendante d’esclaves. Elle a épousé Charles Gréaux, né à Saint-Jean en 1814, et baptisé en 1816. Au baptême, il ne porte pas le nom de Gréaux. Il est le fils de Renée ou Reinette, femme de couleur libre. Il y a un procès à Saint-Thomas dans lequel est établie la paternité de Charles. Son père est Alexis Gréaux, cultivateur à Saint-Jean, et premier lieutenant de milice. Ce dernier a épousé Elisabeth Émilie Lédée en 1816, avec qui il a six enfants.
Silvanie et Charles Gréaux ont une grande descendance de nos jours, tant sur notre île qu’à Saint-Thomas.
Les héritiers Newman Un certain William Gérard ou Charles Newman, né à Curaçao vers 1818, épouse Claire Giraud (celle qu’on vient de voir plus haut) en 1840, après le décès de son premier mari. Le couple a quatre garçons, mais je n’ai pas trouvé de descendance. William, marin décède à Barrouallie sur l’île de Saint-Vincent en 1862.
Jean-Baptiste Déravin C’est le fils de Jean-François et de Suzanne Questel. Né à la Grande Saline en 1803, il a épousé Marie Sauveur Duzant en 1824, et ils ont eu six enfants. Après le décès de son épouse, il se remarie avec Jeanne Rose Berry, en 1864, et il a cinq enfants, la dernière alors qu’il a quatre-vingt-deux ans tout de même. Grande descendance de nos jours.
Catégories :1876, BERRY, BERTEAU, CHARLOTTE, DERAVIN, GIRAUD, Greaux, NEWMAN, OURAGANS, QUESTEL, TOUSSAINT
The Saint-Barth Islander 
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