Elisabeth, la petite esclave

Vers 1807, si l’on prend en compte l’age indiqué au décès, ou vers 1815, si l’on prend en compte l’année de son mariage, nait à l’anse des cayes un certain Jean Jacques GRÉAUX. Je n’ai pas trouvé son baptême, mais lorsque il épouse Victorine DUZANT le 17 aout 1847, il est dit fils naturel d’Elisabeth, sans plus de précisions. Sur certains actes concernant ses enfants, il est inscrit sous « Jean Jacques dit GRÉAUX ». Le couple vit à l’anse des cayes où ils sont agriculteurs. Ils auront au moins 10 enfants et au moins 47 petits-enfants. A son décès, Jacques GRÉAUX est dit fils de feu Jacques GRÉAUX et d’Elisabeth. Le Who Was Who indique quant à lui que Jean Jacques est le fils de Jacques l’ami GRÉAUX et d’Elisabeth CHARLES et qu’il serait né vers 1813.

Le 19 octobre 1817 dans la paroisse de Lorient est baptisée Adèle, mulâtresse âgée de 2 mois, fille naturelle de Jacques GRÉAUX et d’Elisabeth, esclave de l’Ami GRÉAUX.  L’ami est un surnom qui désigne un certain François GRÉAUX, père de Jacques.

GREAUX Adele mulatresse

ANOM – début du baptême en bas de page

GREAUX Jacques et Elisabeth Esclave

ANOM – fin du baptême page suivante

Adèle épouse Joseph dit LÉDÉE de Flamands le 03 novembre 1847. Le couple aura au moins 8 enfants et au moins 31 petits enfants.

Jean Jacques et Adèle ont un frère, Dominique qui nait vers 1821 et qui épouse Jeanne Rose dite LÉDÉE (soeur du mari d’Adèle) le 13 novembre 1848. Ils ont au moins trois enfants.

Le 29 mai 1821, Jacques l’ami GRÉAUX épouse Emilie GRÉAUX avec qui il aura 7 autres enfants.

Qu’advient-il d’Elisabeth la petite esclave ? Pour l’instant rien de plus. Elle décède avant 1847 car elle est déjà morte au mariage d’Adèle sa fille.

Avec au moins 78 arrières petits enfants, la descendance d’Elisabeth la petite esclave est toujours fort nombreuse encore aujourd’hui à Saint-Barthelemy, et mes propres enfants en font partie.

En ce jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage à Saint-Barthelemy, ayons une pensée pour Elisabeth et toutes les autres victimes de cet infâme commerce, ici ou ailleurs.



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8 réponses

  1. Merci pour ce travail qui sort de l’oubli et rend hommage à cette humble mais sûrement très courageuse femme qui a laissé son empreinte et façonné à sa manière St Barthélemy à travers sa descendance.

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  2. Bravo pour vos recherches qui n’ont pas dû être aisées et merci pour cette émouvante histoire. Je suis moi-même très intéressée par la généalogie et c’est important de garder à l’esprit d’où on vient et qui nous a précédé….

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  3. Excellent! Je ne peux rien vérifier.. ..en vacances,mais je sais que tes recherches sont très pointues! On attend le prochain chapitre avec impatience!

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  4. Bravo et merci pour vos recherches sur le passé de notre île. Tout cela nous permet de connaitre d’où nous venons, ce que nos grands parents ont vécus et faire comprendre à la jeunesse et aux visiteurs que St Barth ce n’est pas le « bling bling » dont on parle trop souvent. Mais que nous avons une histoire vrai et très intéressante. avec beaucoup de péripéties….. Merci, merci, merci.

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  5. Bravo Jérome, je me retrouve dans toutes tes précisions sur Elisabeth et comme je suis aussi passionné d’histoire et de la généalogie des St Barths, j’ai relevé que Joseph dit Lédée enfant naturel , mari de Adele est aussi un enfant d’esclave appartenant à des Noms de Famille St Barth. Le prénom suivi de « dit(e) NOM  » sur les actes religieux (Baptême,Mariage,Sépulture) est surement un enfant issu d’une esclave et d’un blanc de famille, et il y en a beaucoup!!
    à creuser , il y a surement des histoires intéressantes à découvrir.
    Bravo.

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Rétroliens

  1. Lizette de Guinée, la grand-mère Africaine (suite d’Elizabeth la petite esclave) – The Saint-Barth Islander
  2. Dominique GRÉAUX et Jeanne Rose LÉDÉE, esclaves – The Saint-Barth Islander
  3. Joseph LÉDÉE et Adèle GRÉAUX, esclaves – The Saint-Barth Islander

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